Des cas de chikungunya signalés à Saint-Martin, en Martinique et en Guadeloupe

Des cas confirmés de chikungunya, une maladie infectieuse tropicale qui peut entraîner de très fortes douleurs articulaires, ont été signalés sur les îles antillaises de Saint Martin, la Martinique et la Guadeloupe, prisées par de nombreux touristes québécois. Dans un avis diffusé sur son site Internet le 2 décembre 2013, l’Agence de la santé publique du Canada recommande aux voyageurs de s’en protéger lorsqu’ils se rendent dans ces trois destinations soleil en utilisant les mesures de prévention contre les piqûres de moustiques.Le 6 décembre 2013, deux cas de chikungunya, confirmés en laboratoire et contractés localement dans la partie française de l’île caribéenne de Saint-Martin, ont été notifiés à l’OMS. Ces deux cas ont été confirmés par PCR (amplification génique) au Centre National de Référence des arbovirus à Marseille (France). C’est la première fois que l’on détecte une transmission locale du chikungunya dans la Région des Amériques. Dans le passé, les cas recensés avaient été importés d’autres continents.Une flambée épidémique de dengue sévit à Saint Martin depuis janvier 2013. Le chikungunya a été détecté au cours de l’investigation qui a suivi la déclaration de cinq patients présentant des douleurs articulaires et de la fièvre le 18 novembre 2013, pour lesquels le diagnostic de dengue avait été écarté. Dans ces cinq cas, les symptômes sont apparus entre le 12 octobre et le 15 novembre 2013.Au 10 décembre 2013, deux cas confirmés, quatre cas probables et 20 cas suspects d’infection par le virus avaient été notifiés à Saint Martin.Expansion de la maladieLe virus du chikungunya a été isolé pour la première fois en 1952-1953 lors d’une épidémie de fièvre qui sévissait dans l’actuelle Tanzanie. Les deux principaux foyers de la maladie se trouvent en Asie (près de 1,3 million de personnes infectées en Inde) et en Afrique.Toutefois, la maladie se répand depuis quelques années. Les scientifiques du Centre national de références des arbovirus de l’Institut Pasteur ont identifié le virus à l’île de la Réunion en mai 2005. Sept mois plus tard, 4 500 personnes étaient contaminées. Un an à peine après sa détection, il infectait plus de 244 000 personnes, soit le tiers de la population de l’île, et provoquait 203 décès.Un premier foyer européen d’une centaine de cas a été identifié durant l'été 2007 dans le nord-est de l’Italie et deux cas ont été détectés dans le Var, en France, en septembre 2010. Après avoir débarqué en Europe, le virus est parvenu à franchir l’océan puisque des cas locaux sont apparus à Saint Martin.Les cas actuellement rapportés en Martinique et en Guadeloupe ont toutefois été importés de l’étranger.ManifestionsLe virus du chikungunya se transmet aux humains par la piqûre d’un moustique infecté, Aedes aegypti et Aedes albopictus. Ces moustiques piquent surtout le jour, en particulier tôt le matin et tard l’après-midi.Le chikungunya n’est pas mortel, mais il provoque de la fièvre et des douleurs articulaires de type arthritique, parfois très fortes. Le nom de chikungunya dérive d’un mot de la langue africaine makondée signifiant «maladie de l’homme courbé» car en plus des douleurs articulaires, la maladie occasionne une raideur, ce qui donne aux patients infectés une attitude courbée très caractéristique.La plupart des patients se rétablissent après quelques jours, mais chez certains, les douleurs articulaires peuvent persister pendant des semaines ou des mois. Les complications sont plus courantes chez les personnes âgées, les nouveau-nés, les personnes dont le système immunitaire est affaibli et celles atteintes d’une maladie chronique.SymptômesLes symptômes peuvent prendre jusqu’à 12 jours à se manifester, mais ils débutent habituellement de 3 à 7 jours après l’infection.Outre des douleurs articulaires et de la fièvre, des patients infectés peuvent aussi ressentir de la fatigue, des maux de tête, avoir des nausées, des vomissements et une éruption cutanée. Des complications gastro-intestinales, oculaires, neurologiques ou cardiaques ont parfois été signalées.Des complications encore plus graves peuvent se produire. Les douleurs articulaires peuvent persister ou réapparaître pendant plusieurs mois, voire plus d'un an, notamment aux articulations fragilisées (anciennes entorses ou fractures chez des sportifs, rhumatisme ou arthrose préexistente par exemple), chez les personnes les plus âgées et celles dont les manifestations initiales ont été les plus importantes.Cette prolongation des symptômes pourrait être secondaire à la persistance du virus et du syndrome inflammatoire. De même, une fatigue peut se poursuivre au-delà d'un an. Les alcooliques atteints de chikungunya ont présenté des risques accrus d'hépatite mortelle.Aucun traitementIl n’existe aucun vaccin contre le chikungunya, ni aucun traitement spécifique. Des médicaments peuvent soulager les symptômes.Outre les mesures de protection contre les moustiques, l’Agence de la santé publique du Canada recommande aux touristes et voyageurs de consulter un fournisseur de soins de santé ou de visiter une clinique de santé-voyage, de préférence six semaines avant leur départ, afin de se prémunir contre le chikungunya et autres maladies tropicales.Sources: Agence de la santé publique du Canada; Organisation mondiale de la santé. Organisation panaméricaine de la santé, Wikipédia.

Des cas de chikungunya signalés à Saint-Martin, en Martinique et en Guadeloupe

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes