De nouvelles recommandations pour la prévention de la TEV après une chirurgie orthopédique

Sans thromboprophylaxie, jusqu’à 60% des patients subissant une chirurgie orthopédique développent une thromboembolie veineuse (TEV). Celle-ci se manifeste par une thrombose veineuse profonde et/ou une embolie pulmonaire et constitue une cause potentiellement évitable de morbidité et de mortalité. Thrombose Canada a récemment publié de nouvelles lignes directrices sur la thromboprophylaxie après une chirurgie orthopédique1,2. Ce guide de pratique clinique fournit des stratégies pour prévenir la TEV chez divers groupes de patients subissant une chirurgie orthopédique ou présentant des fractures des membres inférieurs. Une approche collaborative entre les médecins, les infirmières, les pharmaciens, les inhalothérapeutes, les ergothérapeutes et les physiothérapeutes est encouragée afin de réduire ou de prévenir la TEV et ses conséquences potentiellement graves.Les lignes directrices traitent de la stratification des risques, avec une évaluation des facteurs de risque de thromboembolie veineuse associés à la chirurgie orthopédique, notamment ceux liés au patient, à ses conditions médicales, aux médicaments qu’il prend (par exemple, les contraceptifs oraux, certains traitements contre le cancer) et les facteurs spécifiques à l’intervention. La période la plus critique pour le développement d’une TEV se situe dans le mois qui suit l’intervention chirurgicale, mais le risque peut persister plus longtemps.Une évaluation du risque hémorragique doit également être effectuée. Les facteurs de risque de saignement associés à la chirurgie orthopédique sont répertoriés dans les lignes directrices. À consulter: Chirurgiennes en milieu inhospitalier: une ethnographie des préjugés sexistes dans les blocs opératoiresLa thromboprophylaxie pharmacologique comprend principalement l’acide acétylsalicylique (AAS), les anticoagulants oraux directs (AOD) et l’héparine de bas poids moléculaire (HBPM). Les choix doivent être individualisés en collaboration avec les patients, car certains peuvent préférer les options orales aux options injectables ou une prise unique par jour plutôt que deux prises quotidiennes. Certains médicaments à base d’héparine sont d’origine animale, ce qui peut préoccuper des personnes en raison de leurs croyances religieuses ou culturelles.Un tableau résume les schémas thérapeutiques pharmacologiques recommandés pour la thromboprophylaxie chez les patients en chirurgie orthopédique, avec les options préférées, les schémas posologiques et la durée du traitement pour l’arthroplastie de la hanche ou du genou, la chirurgie de la fracture de la hanche, les traumatismes orthopédiques majeurs, la chirurgie de la colonne vertébrale, l’arthroscopie du genou et d’autres affections.Pour la plupart des patients subissant une chirurgie orthopédique élective chez lesquels une thromboprophylaxie est recommandée, la prophylaxie anticoagulante doit commencer environ 12 heures après l’intervention (généralement le lendemain matin). Pour les patients victimes d’une fracture de la hanche, chez lesquels l’intervention chirurgicale peut être retardée, il est recommandé de commencer la thromboprophylaxie peu après l’admission. À lire aussi: Mieux vaut se faire opérer le lundi que le vendrediBien que la durée optimale de la thromboprophylaxie ne soit pas connue par type de chirurgie orthopédique, une prophylaxie prolongée de 14 à 35 jours est recommandée pour les patients subissant une arthroplastie de la hanche ou du genou ou une chirurgie pour fracture de la hanche. La plupart des patients ayant subi une chirurgie orthopédique qui suivent une rééducation doivent poursuivre la thromboprophylaxie au moins jusqu’à leur sortie de rééducation.Si les options pharmacologiques, notamment les AOD et les HBPM, restent le pilier de la prophylaxie de la TEV, les interventions mécaniques telles que la compression pneumatique intermittente et les bas de contention à compression graduée constituent des compléments précieux, en particulier pour les patients à haut risque ou ceux présentant des contre-indications à l’anticoagulation. Les techniques de thromboprophylaxie mécanique sont abordées dans les lignes directrices, qui formulent des recommandations sur leur utilisation sûre et efficace. Dans l’ensemble, les auteurs des lignes directrices encouragent une approche multidisciplinaire pour optimiser les résultats pour les patients, en intégrant une mobilisation précoce, des protocoles institutionnels standardisés et une formation continue pour les professionnels de la santé. Ils encouragent les recherches futures axées sur le perfectionnement des outils de stratification des risques et l’évaluation de l’efficacité à long terme de diverses stratégies de thromboprophylaxie afin de réduire davantage le fardeau de la TEV en chirurgie orthopédique.RéférencesThrombose Canada. Thromboprophylaxie: chirurgie orthopédique (25 juin 2025).Carrier M, Chamberlain L, Parvizi J et coll. Orthopedic surgery VTE thromboprophylaxis: guidelines summary. Thrombose Canada (avril 2025)

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