De nouvelles lignes directrices déconseillent le dépistage de la dépression au moyen de questionnaires standardisés

Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs publie de nouvelles lignes directrices sur la dépression, recommandant aux cliniciens d’éviter le recours aux outils de dépistage standardisés.Le groupe préconise plutôt que les cliniciens intègrent l’évaluation de la santé mentale et du bien-être de leurs patients à leurs soins habituels et qu’ils se fient à leur propre jugement clinique pour détecter les signes de dépression et déterminer au besoin les mesures à prendre.«La dépression est une maladie médicale qui peut affecter de façon importante la santé et le bien-être des personnes», rappelle le Dr Eddy Lang, urgentologue et membre du groupe d’étude, dans un communiqué. «Il est essentiel que les cliniciens demeurent vigilants et qu’ils abordent la santé mentale dans le cadre de leurs soins habituels, et que les patients comprennent l’importance d’en parler avec leurs professionnels de la santé.»Dans sa revue de la littérature, le groupe d’étude cite un essai clinique concluant que le dépistage a probablement «peu ou pas d’effet» sur les symptômes dépressifs ou la qualité de vie liée à la santé. Deux autres essais ont présenté des données «très incertaines quant à l’impact du dépistage».Le groupe de travail a exprimé ses inquiétudes quant au fait que le dépistage pourrait entraîner une saturation du système de santé par des faux positifs, des surdiagnostics et des traitements inutiles. Même si aucune étude n’a évalué les effets néfastes des faux positifs, le groupe d’étude souligne que, dans le contexte actuel du système de santé canadien, le dépistage «pourrait entraîner des consultations et des évaluations diagnostiques inutiles chez certains patients, réduisant ainsi les ressources disponibles pour ceux présentant déjà des problèmes de santé mentale».«Compte tenu des difficultés importantes d’accès aux services de santé mentale au Canada, le détournement inutile de ressources destinées au traitement des patients ayant des troubles mentaux pourrait constituer un effet indésirable du dépistage», écrivent les auteurs des lignes directrices.Ces recommandations s’appliquent aux adultes présentant un risque normal ou élevé de dépression. Elles ne concernent pas les adultes ayant déjà une dépression, des antécédents de dépression, des symptômes dépressifs ou des symptômes d’autres troubles de santé mentale.RéférenceEddy Lang, Casey Gray, John C. LeBlanc et coll. Recommendation on screening adults for depression using a screening tool; CMAJ Oct 2025, 197 (35) E1132-E1143; DOI: 10.1503/cmaj.250237

De nouvelles lignes directrices déconseillent le dépistage de la dépression au moyen de questionnaires standardisés

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