De nombreux médecins découvrent les avantages de l’accès adapté (<em>advanced access</em>)

L’accès adapté (advanced access), une méthode de rendez-vous développée aux États-Unis en 1988, suscite de plus en plus d’intérêt dans la province.Après le Manitoba en 2007, l’Alberta en 2009 et la Nouvelle-Écosse en 2010, ce système de gestion proactive se répand au Québec et plusieurs organismes en font la promotion, dont le Collège québécois des médecins de famille.Un grand nombre de médecins sont allés en découvrir les avantages lors de la 30e Assemblée scientifique annuelle du CQMF tenue dans la capitale la semaine dernière.Les ateliers qui présentaient en accéléré l’accès adapté étaient animés par un médecin de Gatineau, le Dr Gilles Brousseau. Cet omnipraticien connaît bien cette approche, car il l’a lui-même introduite à sa clinique du GMF St-Alexandre en janvier 2012, après avoir assisté à un atelier présenté par le Collège des médecins.Depuis, il en est devenu un fervent partisan et donne lui-même la formation de façon détaillée à des groupes de médecins lors d’ateliers complets qui durent trois heures. À ce jour, il l’a fait cinq fois pour le CQMF et a donné l'atelier en formule accélérée à d’autres GMF de sa région.Son exposé à Québec ne présentait que les principes de base destinés à faire connaître les avantages de ce système auprès d’auditoires intéressés, mais l’intérêt était au rendez-vous chez les congressistes.Un principe vendeurConvaincre ses 11 confrères d’adopter l’accès adapté a été chose facile puisque sa clinique libérait déjà des plages de rendez-vous et avait modifié le fonctionnement des sans rendez-vous il y a plusieurs années.Le pas pour adhérer complètement à l’accès adapté a donc été vite franchi car le principe est très vendeur, souligne le Dr Brousseau. Si la décision peut rapidement être prise par un groupe de médecins, il en est allé autrement pour son intégration et son application. La démarche est longue et peut prendre plus d’un an.Les difficultés«Ce qui a été difficile, a indiqué le conférencier à Profession Santé, ça a été de gérer le changement et de s’assurer que tout le personnel de la clinique, infirmières, secrétaires, comprenait le principe. On ne pouvait pas tous les libérer en même temps pour leur expliquer le système. Le gros écueil a été la disponibilité des gens pour assister à la formation. Il a fallu un an et à un an et demi pour mettre en place cette transformation.»Près de deux ans après l’adoption du système, le Dr Brousseau a toujours une centaine de patients sur sa liste d’attente. Toutefois, si elle n’est toujours pas à zéro, les choses se sont considérablement améliorées. Avant l’introduction de l’accès adapté, elle en comportait plus de 400.Libérer de la placeAvec l’accès adapté, la liste d’attente n’est pas une option. Son objectif est de créer et de libérer progressivement de la place dans les horaires afin d’offrir des plages disponibles de rendez-vous.Elle repose sur un principe majeur pour un médecin: ne pas remettre à demain ce qui peut être fait aujourd’hui. Il faut donc maximiser le rendez-vous en accentuant sa pertinence, éviter les listes d’attente et les listes d’épicerie, souligne le Dr Brousseau.C’est aussi une approche structurée basée sur la collaboration avec tout le personnel ou d’autres ressources, comme celles du CSSS. Au final, l’équipe devient responsable d’une clientèle plus nombreuse sans travailler plus d’heures et le stress de gérer des horaires compliqués diminue pour tout le monde.Pour sa part, le patient obtient un rendez-vous rapide, en une ou deux semaines, il voit le professionnel qui le traite et reçoit les soins dont il a besoin, au bon moment, même pour les urgences.Autre avantage pour les cliniques qui fonctionnent de façon traditionnelle, l’accès adapté n’exige pas de logiciel de rendez-vous.Types de rendez-vousL’accès adapté a simplifié certaines choses à la clinique du Dr Brousseau. Certaines cliniques possèdent jusqu’à 21 types de rendez-vous. Dans le passé, le GMF St-Alexandre en comptait 12. Elle en a maintenant 5, pas une de plus. Ce sont:1) La consultation de base d’une vingtaine de minutes2) Le suivi de grossesses3) Les nouvelles grossesses4) Des examens périodiques complets de 30 minutes5) Des rendez-vous d’urgence de 10 minutes durant les heures de bureauQualité des servicesUne enquête réalisée en Nouvelle-Ecosse en 2010 a démontré que l’adoption de l’accès adapté avait entraîné une diminution de 28% des visites à l’urgence et une augmentation de 7% des revenus des médecins. Des enquêtes menées ailleurs démontrent toutefois que la hausse moyenne des revenus des médecins s’élèverait à 10%.Mais pour le Dr Brousseau, cet aspect n’est pas le plus important. Ce qui est capital à ses yeux, c’est l’amélioration de la qualité des services aux patients, qui y gagnent autant que les médecins à ce qu’ils adoptent l’accès adapté.À lire aussi: 30e assemblée scientifique du CQMFLe CQMF songe à un système de mentorat à l’attention des jeunes médecinsLe Collège québécois des médecins de famille attribue ses prix 2013

De nombreux médecins découvrent les avantages de l’accès adapté (<em>advanced access</em>)

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