D’avril à août 2022, quasiment tous les adultes canadiens avaient des anticorps contre le SRAS-CoV-2

Entre avril et août 2022, 98,1% des adultes canadiens avaient développé des anticorps contre le SRAS-CoV-2 à la suite de la vaccination, d’une infection antérieure ou des deux. Plus de la moitié d’entre eux — soit environ 16,4 millions de Canadiens — avaient alors produit des anticorps révélant une infection antérieure à la COVID-19; un chiffre 20 fois plus élevé comparé à la première enquête réalisée au début 2021 par Statistique Canada sur la prévalence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 dans la population. Cette deuxième enquête a été menée dans les 10 provinces au cours de l’été dernier, auprès de 100 000 Canadiens âgés de 18 ans et plus choisis au hasard. Les participants ont d’abord été invités à remplir un questionnaire relatif à leur état de santé général, à leurs antécédents relatifs à la COVID-19, aux symptômes qu’ils ont pu présenter, à leur statut vaccinal, etc. Ensuite, ils ont reçu une trousse d’analyse de gouttes de sang séché, pour le dépistage des anticorps, ainsi qu’un kit de dépistage par la salive pour les infections actuelles ou récentes. 2 Canadiens sur 5 ignoraient qu’ils avaient contracté la COVID-19 Parmi les personnes ayant développé des anticorps à la suite d'une infection antérieure, 48% avaient déjà obtenu au moins un résultat positif à un test de dépistage. Une sur dix soupçonnait avoir contracté le virus, sans jamais avoir été testée positive. Ce qui était aussi le cas des 42 autres pour cent, mais qui, eux, n’avaient pas suspecté une infection. Si d’avril à août 2022, 53,9% des Canadiens avaient développé des anticorps après leur infection, «la proportion réelle des personnes ayant contracté le virus depuis le début de la pandémie serait probablement plus élevée», note Statistique Canada. Cela s’expliquerait, notamment, par le fait que ces anticorps-là peuvent passer sous le radar, surtout chez les personnes vaccinées qui pourraient en produire moins à la suite d’une infection subséquente. De plus, les niveaux d’anticorps peuvent diminuer au fil du temps. Les jeunes plus infectés Dans le détail, l’enquête montre que les jeunes Canadiens ont davantage été infectés depuis le début de la pandémie, alors que les plus âgés l’ont été moins que tous les autres groupes d’âge. «Ces personnes étaient possiblement plus susceptibles de suivre les recommandations par la santé publique», souligne Statistique Canada, qui avance la même hypothèse pour les Canadiens aux prises avec un symptôme ou un problème de santé chronique, ou qui luttaient alors contre un cancer. Ceux-ci présentaient des taux d’infection inférieurs à leurs concitoyens n’ayant pas de problèmes de santé. L’agence fédérale observe également une diminution de la séroprévalence à mesure que le nombre de problèmes de santé chroniques augmente. Lire aussi: Non, notre système immunitaire n’a pas été affaibli par les mesures sanitaires Par ailleurs, les personnes racisées, mais non autochtones, ont davantage été infectées à la COVID-19 que les Canadiens non racisés (60,1% contre 51,8%). Cet écart notable «fait ressortir des problèmes systémiques qui doivent être réglés dès maintenant», estime la coprésidente du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19, Stéphanie Hankins. En revanche, la séroprévalence pour une infection antérieure était équivalente entre les femmes (53,4%) et les hommes (54,3%). D’un océan à l’autre Statistique Canada a également analysé les niveaux d’infection par province. La Nouvelle-Écosse (46,5%), Terre-Neuve-et-Labrador (50,1%) et l’Île-du-Prince-Édouard (50,4 %) présentaient alors des taux de séroprévalence inférieurs à ceux du Québec (56,5%), de l’Alberta (57,4%) et de la Saskatchewan (57,4%), le Nouveau-Brunswick se situant dans la moyenne nationale (53,9%).

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