COVID-19: les lymphocytes T joueraient un rôle important dans la gravité de la maladie

Lors d’une infection à la COVID-19, une réponse excessive des lymphocytes T peut provoquer une immunopathogenèse conduisant à une forme grave de la maladie, a démontré une nouvelle étude européenne publiée dans la revue Cell Reports Medicine.Jusqu’à présent, plusieurs études se sont intéressé à l’analyse des lymphocytes T en lien avec une infection à la COVID-19. Certaines ont montré la détection de ces cellules spécifiques chez les patients rétablis de la maladie, suggérant ainsi leur effet antiviral, tandis que d'autres ont démontré qu’une réponse immunitaire excessive pourrait entraîner une forme grave de la maladie. Le rôle des lymphocytes T dans une réponse immunitaire excessive à la COVID-19 demeurait donc flou.Or, une équipe de chercheurs de l’hôpital Marien, de la Ruhr-Universität Bochum ainsi que de l’Université d’Essen ont ouvert la voie à de nouveaux éléments de réponse en étudiant les anticorps et les lymphocytes T spécifiques de patients adultes ayant reçu un diagnostic de COVID-19.Étudier la progression de la maladieIls ont analysé 65 échantillons de sang de 28 patients infectés. Les échantillons ont été prélevés à différents moments de leur hospitalisation: 32 échantillons ont été prélevés au moment d’une manifestation modérée de la maladie, 16 lors d’une manifestation sévère et 17 lors d’une manifestation critique.«Le nouvel aspect de notre étude est que nous avons analysé les lymphocytes T et les anticorps spécifiques du SARS-CoV-2 par rapport à la progression de la maladie et à la clairance virale. Nous avons constaté que la forte réponse des lymphocytes T et des anticorps pouvait être détectée, et ce, pas seulement chez les patients atteints d’une forme légère de COVID-19 qui étaient rétablis», explique Nina Babel, qui a dirigé l’étude.Elle ajoute qu’une réponse immunitaire similaire ou encore plus forte avait été observée chez les patients qui avaient été gravement malades et souffert d’une insuffisance pulmonaire liée à la COVID-19.L’étude démontre aussi que le nombre total de cellules immunitaires spécifiques ainsi que leur fonctionnalité n’étaient pas plus élevés chez les patients qui ont survécu à la COVID-19 que chez ceux qui en sont décédés.Il n’y avait pas non plus de différence dans la force et la fonctionnalité de la réponse immunitaire entre les patients qui souffraient encore de la maladie et ceux qui étaient venus à bout de l’infection.«Même si des études supplémentaires seront nécessaires pour comprendre le mécanisme spécifique du développement de la COVID-19, nos données suggèrent qu'une réponse excessive des cellules T spécifiques du SARS-Cov-2 peut provoquer une immunopathogenèse conduisant à une insuffisance pulmonaire liée à COVID-19», souligne Nina Babel.«Les résultats des études actuelles sur l'application réussie des thérapies immunosuppressives dans le traitement de la COVID-19 soutiennent cette hypothèse», ajoute le professeur Timm Westhoff, directeur de la clinique médicale de l'hôpital Marien à Herne en Allemagne.L'étude est disponible ici.

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