Comment gérer le stress de ses employés?

Lors d’une conférence donnée dans le cadre du congrès Première ligne en santé qui s’est tenu les 27 et 28 avril derniers au Palais des congrès de Montréal, Sonia Lupien a été invitée à partager ses stratégies de gestion de stress. Pour bien le gérer, il faut d’abord reconnaître les types de stress, rapporte-t-elle. Le stress est la réponse du corps à une menace, explique la neuroscientifique. Il y a tout d’abord le stress absolu, en réaction à une menace réelle comme un incendie par exemple, et le stress relatif, en réponse à un manque de contrôle sur une situation, une imprévisibilité, une nouveauté et/ou une situation où l'ego est menacé. «C’est lorsque la réponse au stress devient chronique que l’on perd le contrôle», explique Sonia Lupien. Lorsque le stress persiste, le corps n’arrive plus à faire la différence entre ce qui est menaçant et ce qui ne l’est pas. À lire aussi: Le bonheur au travail passe par l'intelligence émotionnelle «Lorsque tout semble devenir une menace, on crée de l’anxiété, et lorsque rien ne nous semble menaçant, c’est au contraire, un signe probable d’épuisement professionnel ou de dépression», dit-elle. Ainsi, pour éviter que les employés arrivent à l’un de ces deux stades, voici quatre conseils qui peuvent être mis en place par les gestionnaires: Comprendre les différences individuelles dans la résistance au stress. Chaque individu a une résistance au stress différente et, selon Sonia Lupien, il est primordial de reconnaître cela au sein de son équipe. En effet, les personnes avec une faible résistance au stress sont habituellement les personnes ayant une personnalité un peu plus anxieuse. D’un autre côté, les personnes avec une forte résistance au stress seront souvent celles qui carburent aux défis et aux sensations fortes. Or, les deux types de personnalités sont nécessaires au sein d’une équipe équilibrée. «Ce qui mène au burnout, c’est de placer ses employés au mauvais endroit. Une personne anxieuse sera bien dans un poste de planification, alors qu’une personne avec une forte tolérance au stress sera bien dans un poste qui nécessite plus de risques», illustre-t-elle. Comprendre les effets de la hiérarchie sociale sur le stress des dirigeants et des employés Selon Sonia Lupien, il n’est pas rare qu'au départ, les employés affirment adorer leur travail, puis finalement, ils sont épuisés et ne l’aiment plus. Souvent ce qui cause ce changement est un changement de gestionnaire. «À ce moment-là, le stress bouge. Il ne faut jamais penser qu’il est statique», affirme-t-elle. En effet, le style de gestion aura un impact sur le stress des employés. Dans une hiérarchie instable où le patron accepte de se faire challenger par ses employés, le stress sera davantage sur les épaules du gestionnaire. Au contraire, si le patron a un style plus autocratique, le stress sera sur le dos des employés. «Il y a un prix à payer. Un petit stress sur les employés peut diminuer leur efficacité de 20%», indique Sonia Lupien. Comprendre les effets de la résonance du stress au sein des équipes. La littérature confirme que le stress est «contagieux». Plus il y a un lien fort entre les personnes, plus il y a de la résonance si l'une d’entre elles est stressée. «Même si vous êtes plein d’empathie pour aider vos employés, il est difficile d’aider quelqu’un à gérer son stress si vous êtes vous-même stressé», dit-elle. Savoir reconnaître son propre stress, car ce stress peut aisément déborder sur nos collègues et employés. Pour minimiser le stress de son entourage, il faut tout d’abord reconnaître son propre stress afin de le désamorcer. Voici les étapes du stress: Mobilisation d’énergie. Lors de cette première étape, la fréquence cardiaque augmente et la respiration s’accélère. La personne pourrait avoir des sueurs et c’est à ce stade-ci que la digestion ralentit. L’étape «du bonbon». Par la suite, la sensation de surmenage et de pression augmente. La personne va ressentir de la lassitude, de la fatigue, de l’anxiété et aura des pertes de mémoire. Aussi, c’est à ce moment que la personne va augmenter certaines habitudes de consommation pour relaxer ou se faire plaisir, que ce soit de l'alcool, du tabac, du chocolat ou encore des achats de vêtements. Épuisement des réserves d’énergie. C’est le début du stress chronique. La personne va ressentir des symptômes de maladies cardiaques, entre en burn-out, fait de l'insomnie et commet des erreurs de jugement. C’est aussi à ce moment que l’on peut remarquer une altération de la personnalité chez la personne stressée. Être à l’écoute La rétention de personnel est aussi la responsabilité de tous les membres de l’équipe, a rappelé Sylvie Mireault, directrice des ressources humaines au Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval, lors d’une autre conférence portant sur la rétention de personnel. Il ne faut pas éviter de rencontrer ses employés afin de leur demander ce dont ils ont besoin. «Pourquoi les gens sont absents? Pourquoi sont-ils en invalidité? Pourquoi ne donnent-ils pas une ou deux journées de plus de disponibilité?», donne-t-elle comme exemples. À travers ses années d’expérience en ressources humaines, elle a pu constater que les troubles du sommeil des employés sont souvent intimement liés aux absences au travail et aux invalidités. «Un meilleur sommeil a une influence sur la productivité, la disponibilité, la démission silencieuse et une diminution sur les heures d’absentéisme et invalidité», partage-t-elle. L’experte affirme que son centre a fait appel à la Clinique virtuelle du sommeil HALEO, pour favoriser un meilleur sommeil chez les employés.

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