Clinique d’insuffisance cardiaque de l'Hôpital Anna-Laberge: Au front contre l’insuffisance cardiaque

Équipe interprofessionnelle hospitalière | 2023 Rangée du bas, de gauche à droite : Stéphanie Béchard, Amélie Leroux, Karine Leblanc. Rangée du milieu, de gauche à droite : Pierre McCabe, Chantal Mailloux, Julie Sénécal, Marouane Zakani. Rangée du haut, de gauche à droite : Annabelle Rioux, Mireille Burnham, Joanne Ratelle. Pour la première fois au Québec, trois infirmières sont à la tête d’une clinique d’insuffisance cardiaque, celle de l’Hôpital Anna-Laberge du CISSS de la Montérégie-Ouest. Par Geneviève Larochelle-Guy L’insuffisance cardiaque est la première cause de réadmission précoce à l’hôpital : près de 25 % des patients sont réadmis dans les 30 jours suivant leur sortie. Et la moitié d’entre eux y retournent une troisième fois dans les six mois. «La prise en charge à notre clinique permet de désengorger les urgences», indique Amélie Leroux, infirmière praticienne spécialisée (IPS) en soins aux adultes et l’une des trois infirmières responsables de la clinique. Ce service de suivi externe intensif est offert depuis février 2022 et a accueilli 340 patients. «Ça fait une énorme différence pour les médecins qui suivent des patients à l’hôpital. On a permis à des patients de retourner chez eux plus rapidement et de ne pas être réadmis à l’hôpital», affirme le Dr Pierre McCabe, médecin interniste, ancien chef du département de médecine interne et spécialisée de l’hôpital et président de l’Association des spécialistes en médecine interne du Québec. Il est l’un des médecins partenaires du projet. Certains patients se présentent tous les jours à la clinique afin d’avoir un suivi actif et des traitements. «Avant, ils étaient hospitalisés beaucoup plus longtemps parce qu’il n’y avait pas de travail de fait pour prévenir les décompensations», estime Mireille Burnham, cheffe de service ambulatoire de médecine de jour. Menée par des infirmières Plusieurs cliniques semblables existent déjà au Québec, mais la particularité de celle de l’hôpital Anna-Laberge est qu’elle a été lancée par deux infirmières de pratiques avancées et qu’aujourd’hui, trois infirmières (deux IPS et une clinicienne) sont au front pour mener le projet. Des infirmières de l’équipe des télé-soins et une nutritionniste se sont par ailleurs jointes à l’équipe interdisciplinaire. «La différence avec notre clinique, c’est qu’ici, on exploite l’entièreté de la pratique des infirmières, de la clinicienne à la praticienne, et au besoin, on confie nos patients à nos collaborateurs, comme la nutritionniste, les infirmières cliniciennes qui s’occupent des télésoins ou le médecin», précise Stéphanie Béchard, IPS en soins aux adultes et en insuffisance cardiaque. Évaluation physique et mentale, ajustement des doses et éducation des patients sur leur pharmacothérapie sont quelques-unes des tâches auxquelles se prêtent les infirmières. «On a voulu optimiser le rôle de chacune selon son expertise. Par exemple, le rôle de l’infirmière clinicienne est d’éduquer le patient puisque c’est une maladie qui nécessite un gros changement dans les habitudes de vie et une surveillance constante de certains éléments. Mais elle va également ajuster les médicaments selon ses capacités», explique Mireille Burnham. Les IPS vont plutôt se concentrer le matin sur le patient plus instable, tel que celui qui a besoin de recevoir des médicaments diurétiques intraveineux. L’après-midi, elles font un suivi téléphonique et rappellent tous les patients qui ont laissé des questions sur leur boîte vocale. «Les patients me disent que c’est rassurant de savoir qu’ils ont une place où aller lorsqu’ils ne vont pas bien, explique Karine Leblanc, infirmière clinicienne qui a pour rôle d’établir un premier contact avec le patient et d’évaluer la sévérité de son cas. Souvent, ce sont des patients qui viennent d’avoir ce diagnostic-là et ils ont besoin de renseignements pour se sentir sécurisés.» La clinique vient donc soulager à la fois les patients, les médecins et les urgences, le tout en mettant de l’avant l’expertise des infirmières. «On espère que ce modèle de prise en charge par des IPS soit transposé à d’autres maladies chroniques», souhaite le Dr McCabe. Merci à notre commanditaire des Prix Profession Santé 2023.

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