Cinq façons de contribuer à améliorer la santé mentale des patients

La pharmacienne clinicienne et conférencière Jamie Kellar est une championne de la santé mentale et elle croit fermement en la capacité des pharmaciens de faire une différence. «Les pharmaciens sont dans une position idéale pour répondre à bon nombre des préoccupations majeures des personnes souffrant de maladie mentale», dit-elle. Un Canadien sur cinq vivait avec une maladie mentale en 2021. Cela représente plus que le nombre de personnes atteintes de maladies cardiaques et de diabète de type 2 réunies. Jamie Kellar a consacré une grande partie de sa carrière à la prise en charge des personnes souffrant de maladie mentale en tant que pharmacienne clinicienne dans des établissements de troisième ligne dédiés à la santé mentale, mais également en tant que pharmacienne communautaire et enseignante à l'Université de Toronto. «Bien que les pharmaciens ne se sentent peut-être pas à l'aise pour s'occuper de ces patients, il y a plein de petits changements qu'ils peuvent effectuer dès aujourd'hui pour améliorer les soins et réduire la stigmatisation des personnes souffrant de maladie mentale», explique-t-elle. En voici quelques-uns: 1. Renseignez-vous sur l'indication de tous les médicaments du patient «La plupart des personnes aux prises avec une maladie mentale sont heureuses d'engager la conversation avec leur pharmacien et partageront ouvertement des informations sur leur état et leurs expériences en matière de médication. La quantité d'informations partagées est susceptible d’être plus grande si la discussion a lieu dans un espace de conseil privé. Les détails sur la maladie mentale sont cruciaux, car de nombreux médicaments peuvent être utilisés pour de nombreuses affections et/ou utilisés hors indication.» 2. Abordez l'observance et faites un suivi «L'observance aux médicaments pour traiter les maladies mentales est souvent partielle ou incomplète, ce qui n'est pas sans rappeler ce que l'on voit pour d'autres maladies chroniques. De nombreux médicaments psychotropes mettent plusieurs semaines avant d'être efficaces et sont souvent associés à des effets indésirables gênants. Par exemple, un patient qui commence un antidépresseur peut ressentir des effets indésirables dès les premiers jours de traitement, sans qu'aucun changement d'humeur ne soit encore observé. Cela peut conduire certaines personnes à arrêter prématurément leur traitement. Un appel rapide du pharmacien, après la première ou la deuxième semaine de traitement, est une excellente occasion de répondre à ces préoccupations et d'améliorer l'adhésion au traitement.» 3. Familiarisez-vous avec les ressources communautaires disponibles «Les pharmaciens n'ont pas à se sentir obligés de fournir tous les soins et conseils à un patient souffrant de maladie mentale. En ayant une liste des services communautaires disponibles, ils peuvent néanmoins aider énormément les patients en les orientant, eux ou leur famille, vers d'autres services de soutien.» L'Association canadienne pour la santé mentale, présente à travers tout le pays, est un excellent point de départ (www.cmha.ca). 4. Prenez contact avec les prescripteurs de médicaments psychotropes «Établir une relation avec les prescripteurs permet de garantir que les patients reçoivent des informations cohérentes sur leur maladie et leurs médicaments. Je recommanderais de commencer par les prescripteurs qui traitent un grand nombre de patients atteints de dépression, car cette maladie touche un nombre important de Canadiens et est prise en charge par les professionnels de la santé en première ligne.» 5. Demandez aux patients s'ils fréquentent d'autres pharmacies et passez en revue régulièrement les médicaments De nombreuses personnes tendent à fréquenter plusieurs pharmacies pour leurs médicaments. «Plusieurs patients de mon hôpital reçoivent des médicaments de notre part en raison de problèmes de couverture. Notre équipe de pharmaciens s'efforce d'encourager les patients à obtenir tous leurs médicaments au même endroit, mais ce n'est pas toujours possible. Souvent, il n'existe pas de liste exhaustive des médicaments des différents prescripteurs pris par le patient. Cela représente donc une occasion importante pour les pharmaciens de communiquer avec leurs patients afin d'établir le meilleur historique possible en termes de médication qui puisse être partagé avec tous les cliniciens impliqués dans leurs soins.»

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