Christian Dubé promet de «sevrer graduellement» le réseau de la santé du privé

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a causé la surprise mardi en promettant de «sevrer» le système de santé du recours au privé.Il a profité d'une interpellation de deux heures avec les partis d'opposition pour annoncer qu'il réfléchissait notamment à imposer des tarifs maximums au privé et à mettre fin au «va-et-vient» des médecins entre le public et le privé.«Je pense qu'on est rendus très près d’être capables de se sevrer graduellement du réseau privé», a-t-il déclaré d'entrée de jeu. À ce sujet: «Se sevrer du privé»: Christian Dubé admet sa faute et reconnaît être allé trop loinM. Dubé a fait savoir que 3% des médecins au Québec pratiquent au privé et qu'«avant qu’on soit à 4, 5 ou 6%, (...) on doit dire c'est assez». «À 3%, on devrait être capable de corriger la situation assez rapidement», a-t-il affirmé.L'opposition a rapidement salué ce qu'elle considère être un «changement de cap majeur», le député solidaire Vincent Marissal soulignant que le gouvernement Legault a lui-même nourri le «monstre» du privé avec «des hormones de croissance».Le ministre est un pompier pyromane, a lancé le député péquiste Joël Arseneau. «On ouvre la porte grande au privé, on en fait l'apologie, et aujourd'hui on dit: "Peut-être qu'on est allé trop loin"», a-t-il déclaré.Le porte-parole libéral en santé, André Fortin, a dit pour sa part avoir constaté durant l'interpellation que le ministre causait la surprise au sein même de son équipe gouvernementale.Lire aussi: Québec veut obliger les nouveaux médecins à pratiquer dans le réseau public«Les députés gouvernementaux ont passé la session presque entière à suggérer tous les bienfaits du système privé de santé, (...) alors que le ministre Dubé de son côté affirmait vouloir sevrer l'État de cette dépendance là», a-t-il affirmé.«On a vraiment l'impression que Christian Dubé a surpris son propre parti», a-t-il ajouté.M. Arseneau a comparé l'annonce aux récentes volte-face du gouvernement Legault en immigration. «On ne peut s'empêcher de penser qu'il y a une bonne dose d'improvisation», a-t-il lâché.Dimanche, M. Dubé avait annoncé son intention de légiférer pour obliger les nouveaux médecins à pratiquer dans le système public pendant un certain nombre d'années. Il a précisé que son projet de loi pourrait contenir d'autres éléments.Au même moment, le Collège des médecins énonçait ses propres principes concernant le privé en santé et demandait notamment que «l'expansion du secteur privé en santé soit suspendue immédiatement».À ce sujet: Le CMQ veut mettre un frein à la croissance du privé en santé

Christian Dubé promet de «sevrer graduellement» le réseau de la santé du privé

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