Cancer du sein : pour une clinique d'accès rapide au diagnostic

Deux résidantes de Magog, dont une infirmière, militent pour la création d'une clinique d'accès rapide au diagnostic pour le cancer du sein, à l'instar de modèles développés en Ontario et en Colombie-Britannique.Anne-Marie Gagnon, qui est vétérinaire en Estrie, a passé une mammographie le 9 juillet 2010, mais elle a reçu le diagnostic final d'une tumeur agressive le 20 août, soit une quarantaine de jours plus tard.Sa compagne, Josée Bélanger, dénonce ce temps d'attente trop long. « Pour avoir travaillé comme infirmière en oncologie en Ontario et en Colombie-Britannique, je peux vous dire que ça va beaucoup plus vite dans ces deux provinces. »« À titre d'exemple, la Colombie-Britannique utilise des normes européennes de 21 jours entre la mammographie et le diagnostic, poursuit Josée Bélanger. Le système québécois n'est pas à la hauteur car il n'a pas de normes en matière d'attente. »Pour établir des normes claires en matière de traitement du cancer, l'Ontario et la Colombie-Britannique se sont dotées d'agences en cancérologie. Or, le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec refuse de créer un tel organisme, préférant maintenir sa structure interne de Direction de la lutte au cancer, dénonce Josée Bélanger.De façon concrète, la Colombie-Britannique s'est également dotée d'une clinique d'accès rapide au diagnostic du cancer du sein où une infirmière assure un rôle de liaison et de suivi entre les patientes et les différents spécialistes qu'elles doivent consulter.« Pour un budget annuel d'environ 700 000 $, une telle clinique peut assurer un diagnostic en onze jours », souligne l'infirmière en oncologie, qui ne pratique pas au Québec car elle est en arrêt de travail prolongé.C'est ce type d'établissement que le couple aimerait créer au Québec. Elles ont d'ailleurs soumis leur projet à la Direction de la lutte au cancer, qui étudie présentement le dossier.Josée Bélanger se montre toutefois sceptique quant aux débouchés de son projet dans le réseau public. « Il n'y a pas assez d'engouement et de mobilisation pour qu'un tel projet se concrétise, déplore-t-elle. C'est pour cela qu'il faut explorer d'autres possibilités, notamment avec des donateurs privés. »L'infirmière reste tout de même convaincue que cette piste de solution qu'elles proposent pourrait avoir un impact positif sur la santé des patientes tout en réduisant le coût des traitements. « Si nous faisons un meilleur travail de prévention et de détection de la maladie, cela sera moins coûteux au système. »

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