Cancer du pancréas: le lorazépam associé à des taux de survie plus faibles

Lorsqu'il s'agit de choisir un anxiolytique pour les patients atteints d'un cancer du pancréas, l'alprazolam s'avère sans doute une meilleure option que le lorazépam. En effet, ce dernier a été associé à un risque plus élevé de progression de la maladie. Plus qu'une simple association, le lorazépam stimule certaines fonctions liées à la progression du cancer. Les benzodiazépines sont couramment prescrites aux patients atteints de cancer pour traiter l'anxiété, l'insomnie et les nausées induites par la chimiothérapie, mais il existe peu de recherches sur la manière dont ces anxiolytiques peuvent eux-mêmes affecter l'issue du cancer, mentionne une étude portant sur un petit nombre de patients et de souris, publiée dans la revue Clinical Cancer Research. À l'aide des données du Roswell Park Comprehensive Cancer Center de Buffalo, dans l'État de New York, les chercheurs ont évalué l'association entre les prescriptions de benzodiazépines (diazépam, lorazépam, alprazolam, témazépam, clonazépam, nordazépam et oxazépam) et les résultats en termes de survie des patients atteints de cancer ayant été traités par chimiothérapie entre 2004 et 2020. Parmi les différents cancers inclus dans les données, les patients atteints de cancer du pancréas étaient les plus nombreux à prendre des benzodiazépines (40,6% d'entre eux en prenaient), selon l'étude. Les données ont été analysées pour la survie spécifique à la maladie (ou DSS pour disease specific survival) et la survie sans progression (ou PFS, pour progression-free survival). Globalement, les chercheurs ont constaté que les patients atteints d'un cancer du pancréas à qui l’on avait prescrit des benzodiazépines ne présentaient pas de différence significative en termes de PFS. Toutefois, le fait d'avoir une ordonnance était associé à une amélioration significative de la DSS par rapport à ceux qui n'avaient pas de prescription de benzodiazépines. Les scientifiques ont ensuite cherché à savoir s'il existait des différences dans les taux de survie selon le type de benzodiazépine utilisée. Le lorazépam (40 patients) et l'alprazolam (27 patients) étaient les deuxième et troisième médicaments les plus prescrits parmi cette cohorte. À lire aussi: Des résultats encourageants pour un vaccin à ARN messager contre le cancer du pancréas Il a été constaté que le lorazépam était associé à une PFS significativement plus faible par rapport aux patients à qui on n’en avait pas prescrit. L'alprazolam, en revanche, était associé à une PFS significativement améliorée par rapport aux patients à qui l'on n'avait pas prescrit cette molécule, écrivent les chercheurs. Le risque de progression de la maladie ou de décès était ainsi 3,83 fois plus élevé chez les patients qui prenaient du lorazépam comparé à ceux qui n'en prenaient pas. Des études sur des souris ont ensuite été menées pour analyser l'effet du lorazépam sur la croissance des tumeurs. «Nous démontrons que le lorazépam stimule la fibrose et la signalisation inflammatoire et qu’il favorise la desmoplasie et la nécrose ischémique», indique l'étude. Les chercheurs ont cependant noté que leurs «travaux présentent un certain nombre de limites qui doivent être prises en compte avant de pouvoir formuler des recommandations cliniques concernant l'utilisation des (benzodiazépines) chez les patients atteints de cancer» et que les effets des anxiolytiques sur d'autres types de cancer devraient également être évalués.

Cancer du pancréas: le lorazépam associé à des taux de survie plus faibles

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes