Compassion Fatigue

«Ne tombez pas malade», lance à la blague, mais pas vraiment, l’infirmière auxiliaire Rachel Muir, qui craint l’effondrement du système de santé de la province. «Tout est en train de tomber autour de nous. Nous perdons des infirmières, c’est une hémorragie», insiste-t-elle.

Si «le premier médicament du médecin, c’est le médecin lui-même», il peut arriver qu’il soit lui aussi touché, d’autant plus dans le contexte actuel de pénurie et de grandes tensions du système de santé.

Pour la première fois depuis le début de la pandémie de COVID-19, le Québec connait un été sans restrictions sanitaires. Pour la population, il s'agit d'une impression de retour à la normale, mais qu'en est-il des professionnels de la santé?

Ils sont la pierre angulaire de la prestation des soins médicaux, mais les médecins de famille ont du mal à maintenir la qualité des soins avec les charges supplémentaires qu'ils doivent assumer. Comment les spécialistes et autres praticiens peuvent-ils apporter leur soutien ?

Un obstétricien gynécologue d’expérience au lourd dossier professionnel a écopé d’une sanction «dissuasive» et «exemplaire» de six mois de radiation pour avoir fait défaut d’élaborer son diagnostic avec la plus grande attention.

«Pour quoi serais-je prêt à risquer ma carrière médicale? S'il existe des vérités absolues en médecine, quelles sont-elles? La liste a été plus difficile à dresser que je ne l'aurais pensé.»

Après avoir pris connaissance de l’existence du don croisé de rein vivant, l’idée d’offrir le sien est née dans l’esprit de Diane Dostie: «Rendu à un certain âge, tu réfléchis à ce que tu vas laisser derrière une fois que tu seras parti.»

Lorsqu'ils débutent leur pratique, ils veulent simplement traiter les patients. Plusieurs ne s’y connaissent pas en affaires, en embauche, en licenciement, en comptabilité et en impôts. L'apprendre sur le tas peut mener à l'épuisement, partage le Dr Crosby.