Une infirmière violente et négligente est sanctionnée

L’infirmière du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT), Nancy Chabot, s’est vu imposer, le 18 juillet dernier, une radiation temporaire de six mois par le Conseil de discipline de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). Celui-ci lui reproche, entre autres, d’être intervenue de façon inadéquate auprès d’une patiente.En effet, le Conseil de discipline l’a déclarée coupable des quatre chefs d’accusation portés contre elle. La plainte disciplinaire amendée contient quatre infractions au Code de déontologie des infirmières et infirmiers.Nancy Chabot aurait fait preuve de négligence en ne prenant pas les moyens raisonnables pour assurer la continuité des soins de quatre patients. L’infirmière aurait, entre autres, omis d’inscrire des informations importantes à leur dossier en plus de ne pas avoir assuré la surveillance requise par l’état de santé de certains clients.Un des patients ayant fait l’objet de négligence de la part de l’intimé n’aurait pas été dirigé vers les soins palliatifs alors que des signes évidents de fin de vie étaient notés à son dossier depuis près d'une semaine.Il s’agit d’une infraction «extrêmement grave», selon le Conseil de discipline l’OIIQ, puisque l’exactitude et la véracité des informations du dossier du patient sont primordiaux pour l’ensemble des intervenants qui doivent s'y référer pour prendre des décisions quant aux actes qu’ils poseront.L’intimé a déclaré, devant le Conseil, que son importante charge de travail et l’absence de formation comme chef d’équipe sont responsables des difficultés qu’elles a éprouvées dans sa prise de notes.Manœuvre physique «agressive et violente»On reproche également à Mme Chabot d’avoir utilisé une technique non prévue au plan thérapeutique infirmier afin de prodiguer un soin non requis. L’intimé aurait forcé un patient, souffrant de démence mixte, à se faire raser, bien que le plan thérapeutique infirmier édicte «de respecter une distance physique à l’égard du client et d’étaler les soins d’hygiène lorsque c’est possible».Le 24 mars 2013, Nancy Chabot aurait immobilisé le patient en l’emmaillotant dans un drap, une manœuvre qui aurait nécessité l’intervention de quatre autres intervenants.L’infraction reprochée à l’intimé est «très grave puisque poser de tels gestes est aux antipodes de ce à quoi l’on s’attend d’une infirmière et des valeurs de la profession», peut-on lire dans le rapport du Conseil de discipline.Le troisième chef d’accusation porté contre Mme Chabot fait aussi état de geste violent. Cette dernière serait intervenue avec force auprès d’une cliente ayant un trouble du comportement. La cliente aurait refusé de se rendre à sa chambre pour «faire sa toilette et prendre sa médication». C’est alors que Nancy Chabot aurait traîné de force la cliente à sa chambre.Une éducatrice spécialisée, témoin de la scène, aurait indiqué que la personne âgée s’est fait traîner par les bras «comme une prisonnière».Inciter le personnel à mentir à une patienteL’intimé aurait également incité les membres du personnel du centre d’hébergement Harricana d’Amos à induire en erreur la patiente quant au dosage de l’un de ses médicaments.Elle aurait demandé aux intervenants de dire à la cliente qu’elle reçoit 2 mg de morphine, alors qu’elle en reçoit plutôt 1 mg. Nancy Chabot justifie ce geste en disant qu’elle «voulait simplement faciliter les interactions avec le personnel», puisque la cliente avait tendance à prendre beaucoup de médicaments.Le Conseil de discipline juge qu’il s’agit d’un comportement qui brise le lien de confiance que l’infirmière doit préserver avec ses patients.

Une infirmière violente et négligente est sanctionnée

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes