Une campagne de vaccination contre le méningocoque B jugée trop coûteuse

Un jeune bioéthicien a finalement obtenu ce qu’il demandait depuis plusieurs années: connaître le coût du vaccin Bexsero utilisé pour une campagne de vaccination contre le méningocoque B dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean en 2014.Selon les chiffres diffusés par Radio-Canada, les 8500 premiers vaccins ont coûté 90 $ la dose, et les 121 500 autres, 78 $ la dose, soit un total de 10,2 millions de dollars.Depuis trois ans, Jean-Christophe Bélisle-Pipon cherchait à connaître le coût unitaire de ces vaccins achetés par Québec. Toutefois, ni le gouvernement ni la multinationale GlaxoSmithKline (GSK) qui commercialise le produit n’avait voulu dévoiler le montant, forçant ainsi M. Bélisle-Pipon à déposer une demande à la Commission d’accès à l’information.Selon son ancien professeur, le bioéthicien Bryn Williams-Jones, qui a fait équipe avec lui pour évaluer le bien-fondé de cette campagne de vaccination, le prix payé par Québec est trop élevé.«La littérature scientifique démontre que si le prix unitaire du vaccin oscille entre 20 $ et 60 $, il est probablement rentable», avait-t-il dit lors d’une entrevue accordée à ProfessionSanté.ca, le 19 avril.Selon un avis de l’Institut national de santé publique du Québec paru en mars 2014, la vaccination des jeunes de trois régions les plus touchées avec le vaccin Bexsera «ne serait intéressante ou acceptable que pour un vaccin très peu dispendieux (autour de 20 $ la dose)». Or, Québec a payé quatre fois plus cher. Il aurait également payé deux fois plus cher que le Royaume-Uni pour le même vaccin. Dévoilé dans les médias londoniens, ce prix n’a cependant jamais été confirmé par GSK.Mercredi, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a défendu l’achat de ces vaccins lors de la période de questions à l’Assemblée nationale. «On a négocié avec une firme sans savoir les prix de l’Angleterre, mais dans les paramètres économiques que tout le monde connaît: l’économie de volume. Le prix anglais est sur la base de dizaines de millions de doses. Nous avons fait une négociation sur la base de milliers de doses, et économiquement ça donne ça», a affirmé le ministre Barrette.

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