Une amende de 7 500 $ pour un prête-nom de Jonathan-Yan Perreault

Une pharmacienne vient d’écoper d’une amende de 7 500 $ pour avoir servi de prête-nom à Jonathan Yan-Perreault, connu pour avoir monté un vaste stratagème lui permettant de devenir propriétaire de plusieurs pharmacies sous la bannière Uniprix.Le 7 avril 2014, Geneviève Deschênes a déclaré sous serment à son ordre professionnel être l’unique propriétaire d’une pharmacie de Terrebonne alors que M. Perreault détenait 50 % des actions du commerce.« Au moment de signer la Déclaration sous serment d’ouverture de pharmacie, elle sait que cette déclaration est fausse, mais la signe malgré tout, faisant ainsi preuve d’un manque d’intégrité », tranche le conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ).Selon lui, Mme Deschênes, qui avait six ans d’expérience en pharmacie au moment des faits, a été « naïve » et a fait une « confiance aveugle » aux représentants d’Uniprix et à M. Perreault. Alors que Mme Deschênes souhaitait acquérir une pharmacie avec une associée, Uniprix a insisté auprès d'elle pour qu'elle s'associe avec M. Perreault, a-t-elle déclaré.D’après le témoignage de la pharmacienne, le but avoué de ce stratagème de prête-nom pour M. Perreault était de contourner la limite maximale de dix votes à titre d’actionnaire que lui avait imposée l’assemblée des actionnaires d’Uniprix, alors qu’il détenait un nombre supérieur de pharmacies. En utilisant des prête-noms, M. Perreault pouvait leur demander de voter selon ses désirs lors de l’assemblée des actionnaires et ainsi contourner la volonté des actionnaires d’Uniprix.Menaces et harcèlementLa pharmacienne fautive dit avoir subi des menaces et du harcèlement de la part de Jonathan-Yan Perreault durant leur partenariat d’affaires. «Elle veut oublier cette période et ne plus se placer dans une situation compromettant ses obligations », indique le jugement du conseil de discipline.Geneviève Deschênes, qui n’avait pas d’antécédent judiciaire, est désormais l’unique propriétaire d’une pharmacie de la bannière Brunet depuis le 14 janvier 2019.De son côté, Jonathan-Yan Perreault a été reconnu coupable de 60 chefs d’accusation en 2018. Il s’est vu imposer une radiation de 31 ans et 9 mois ainsi qu’une amende de 142 000 $.Des sanctions à venirCe jeudi ou vendredi, deux autres pharmaciens recevront leur sanction pour avoir agi, eux aussi, à titre de prête-noms pour M. Perreault.Tout comme pour Geneviève Deschênes, Marc-Étienne Cloutier et Marc-Antoine Fortin sont accusés d’avoir fait défaut de se comporter avec dignité, respect et intégrité envers leur ordre professionnel.Les deux pharmaciens sont également accusés d’avoir illégalement accepté des avantages relatifs à l’exercice de la profession de pharmacie.Le 30 mai, ce sera au tour de la cousine de Jonathan Yan-Perreault, Lyne Valiquette, de se présenter devant le conseil de discipline. En novembre dernier, la pharmacienne de Montréal a reconnu avoir menti à son ordre professionnel afin de couvrir son cousin.

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