Un peu plus de spécialistes, un petit peu moins d’omnipraticiens au pays

Le sort des quelque cinq millions de Canadiennes et Canadiens qui n’ont pas de médecin de famille ne risque pas de s’arranger de sitôt. En effet, selon les dernières données publiées par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), les effectifs en médecine familiale ont très faiblement baissé au pays entre 2022 et 2023.«Bien que l’effectif des médecins a augmenté de 1,4% par rapport à 2022, la hausse n’est attribuable qu’aux spécialistes (2,9%). Chez les médecins de famille, une légère croissance négative a été observée (-0,1%)», mentionne l’ICIS dans les principaux résultats de sa dernière enquête sur le profil des médecins au Canada.Avec 100 omnipraticiens de plus d’une année sur l’autre, le Québec est la province qui tire le mieux son épingle du jeu, suivi par la Colombie-Britannique (+92), le Nouveau-Brunswick (+57), l’Alberta (+35) et la Saskatchewan (+25). À l’inverse, l’Ontario compte 238 médecins de famille de moins, la Nouvelle-Écosse 67 et Terre-Neuve-et-Labrador 36. Tout compte fait, l’ICIS rapporte un solde négatif de 28 omnipraticiens au pays.La «légère croissance négative» observée l’an dernier par l’Institut confirme une tendance que ses statisticiens avaient constatée dans leurs précédents rapports. Sur la dernière décennie, «la croissance annuelle moyenne de l’effectif des médecins de première ligne a ralenti, passant de 3,4% de 2012 à 2014 à 1,3% de 2019 à 2021», notaient-ils déjà en 2022. Les départs à la retraite des omnipraticiens et le faible intérêt de la relève pour la médecine familiale étant les premières explications avancées à ce penchant.Globalement, l’Institut a recensé 97 384 médecins en exercice d’un océan à l’autre l’an dernier: 48 264 médecins de famille (49,57%) et 49 120 médecins spécialistes (50,43%). Parmi ces derniers, les psychiatres sont les plus nombreux (5 816) suivis par les internistes (4 277), les anesthésiologistes (3 905), les pédiatres (3 539), les radiologues (3 075), les obstétriciens gynécologues (2 546), les chirurgiens généraux (2 221), les chirurgiens orthopédistes (1 842), les cardiologues (1 609) et les urgentologues (1 386).En 2023, le Canada comptait 243 médecins par 100 000 habitants, la moyenne des pays membres de l’OCDE s’établissant à 340 cliniciens par 100 000 habitants.Au niveau démographique, l’ICIS relève que «la proportion de femmes médecins au sein de l’effectif est toujours en hausse. En 2023, 50,4% des médecins de famille et 40,7% des médecins spécialistes au Canada étaient des femmes.» L’âge moyen des médecins canadiens était l’an dernier de 49,3 ans (51,7 ans chez les hommes et 46,4 ans chez les femmes), un chiffre stable depuis 2019. Un cinquième d’entre eux étaient en exercice depuis 36 ans et plus et un autre 20% pratiquaient depuis moins de 11 ans.Dans le lot, 27% avaient obtenu leur diplôme à l’étranger, ce chiffre grimpant à 31% en médecine de famille alors qu’il s’établissait à 25% pour les spécialités médicales et 16% pour les spécialités chirurgicales.En 2023, 7% des médecins canadiens pratiquaient en région rurale et 93% étaient concentrés dans les régions urbaines.Par ailleurs, «le total des paiements cliniques bruts versés aux médecins en 2022-2023 a augmenté de 5,3% par rapport à l’année précédente pour s’établir à 32,5 milliards de dollars», relève l’ICIS en précisant que la rémunération à l’acte représentait 71% de ces émoluments.En moyenne, le paiement clinique brut moyen par médecin s’élevait ainsi à 369 000$ annuellement. Dans le détail, le versement moyen aux médecins de famille était de 308 000$, celui des spécialistes médicaux se chiffrait à 394 000$ tandis que celui des spécialistes chirurgicaux atteignait 531 000$.En 2022-2023, les médecins canadiens ont fourni plus de 278 millions de services, soit une augmentation de près de 3% comparé à l’année précédente.

Un peu plus de spécialistes, un petit peu moins d’omnipraticiens au pays

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