Un peu plus de 10 % des infirmières sont des infirmiers

En 1970, alors que les hommes pouvaient enfin devenir infirmier grâce à une loi passée l’année d’avant, 542 d’entre eux ont rejoint l’Association des infirmières de la province de Québec, rebaptisée pour l’occasion Association des infirmières et infirmiers de la province de Québec. Ces messieurs avaient obtenu, cette année-là, 15 % des permis délivrés.Beaucoup avaient déjà leur diplôme, il faut dire. Ils attendaient juste de pouvoir intégrer une profession exclusivement féminine. Les années qui ont suivi, la proportion moyenne de nouveaux diplômés hommes a tourné autour de 6 %, et il a fallu attendre les années 80 pour voir un nouvel engouement de la part de la gent masculine pour les soins infirmiers.Engouement tout relatif, puisqu’ils représentaient 10 % des nouveaux venus dans la profession. Atteignant un sommet en 1988 avec 15 % des diplômés, la proportion d’infirmiers a par la suite décliné de nouveau jusqu'au début des années 2000. Depuis 2005, la tendance semble s’inverser et, depuis 2010, au dessus de 10 % des nouveaux diplômés sont des hommes.Une proportion assez surprenante, car beaucoup plus élevée qu’ailleurs au Canada, où les hommes ne représentent guère plus de 7 % des effectifs.Pourtant, le Québec est la seule province a avoir un jour interdit légalement la profession d’infirmière aux hommes… Il faut dire aussi que ce métier, dès sa création, était à part puisque destinée aux femmes. Il est en effet né de la transformation d’une activité charitable en un corps de métier. Et c'est en 1946 qu'une loi a été votée pour autoriser l'exercice exclusif de la profession aux seules personnes accréditées par l'Association des infirmières de la province de Québec.Mais où sont les hommes?Depuis leur arrivée dans la profession, les hommes se retrouvent majoritairement dans certains domaines de pratique. Les premiers d’entre eux auraient été recrutés pour travailler en psychiatrie, où «leur force physique leur permettait d’assurer la sécurité des unités et de contrôler les patients agités», peut-on lire dans le bulletin InfoStats de l’OIIQ, publié en avril dernier.Et aujourd’hui encore, c’est un domaine qui semble les attirer. Ils représentent ainsi 21 % de l’effectif en soins en santé mentale. Les autres secteurs où ils sont plus nombreux: les soins critiques, la santé et sécurité au travail, la gestion, infirmier en dispensaire et premier assistant en chirurgie.Et c’est la même chose en centre de détention, un milieu où ils représentent plus du tiers du personnel infirmier. Leur présence est aussi plus forte en centre de réadaptation, en centre hospitalier universitaire et en pratique privée.Autre constat de l’OIIQ, les hommes semblent choisir la profession plus tard que leurs consœurs, puisqu’ils ont 30 ans lorsqu’ils obtiennent leur permis, contre 26 ans pour les femmes.Aux États-Unis, la proportion des hommes au sein de la profession est comparable à celle du Québec avec 9,6 % en 2011, et un peu moindre qu’en France, où l’on comptait presque 13 % d’hommes pour l’ensemble de l’effectif en 2014.

Un peu plus de 10 % des infirmières sont des infirmiers

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