Un médecin s’indigne du manque d’accessibilité aux soins palliatifs

Un médecin de famille de Montréal lance un manifeste afin d’interpeller les partis politiques et la population sur le manque d’accessibilité aux soins palliatifs. Publié par la Société québécoise des médecins de soins palliatifs (SQMSDP) mercredi, le document intitulé «Petit manifeste pour bien mourir au Québec» avait déjà recueilli plus de 500 signatures jeudi matin.Alors que la campagne électorale bat son plein, l’auteur du texte, le Dr Robert Marchand, souhaite faire savoir aux Québécois ce qu’ils sont en droit d’exiger du système de santé lorsque la fin de vie approche. Le médecin estime que les gens ont droit à une belle mort, à des soins palliatifs de qualité, à la possibilité de discuter de toutes les options de fin de vie avec le médecin et à l’accès à des soins à domicile bien organisés.« Malheureusement, l’accessibilité à des services palliatifs de qualité est très inégale au Québec et souvent difficile à obtenir hors des hôpitaux, particulièrement à domicile. Nous n’avons pas à accepter cela », affirme le Dr Marchand qui travaille en soins palliatifs depuis 20 ans.Pourtant, il est démontré, selon lui, que le suivi précoce par une équipe soignante compétente en approche palliative dès le diagnostic d’une maladie incurable avancée améliore la qualité de vie et prévient les traitements disproportionnés ou inappropriés.Rattrapage à effectuerSelon lui, trois conditions sont requises pour améliorer cette accessibilité :1- Avoir un réseau de soins palliatifs bien organisé2- Avoir une équipe à domicile complète, incluant des médecins, formée en soins palliatifs et disponible 24h/7 jours3- Offrir un soutien aux proches aidants par ce réseauCe type de réseau n’est pas développé dans tous les CISSS du Québec, même si ce mode de fonctionnement nécessite peu d’investissements pour le système de santé, se désole le médecin de famille.Ce dernier estime que l’imposition par le ministère de la Santé et des Services sociaux des mêmes exigences dans l’ensemble des CISSS ferait rapidement disparaître les différences interrégionales.« C’est par cette approche qu’il y a quelques années, la France nous a laissés loin derrière elle pour ce qui est de l’accessibilité aux soins palliatifs sur l’ensemble de son territoire. Ce rattrapage non seulement est possible, mais doit impérativement s’effectuer », termine l’auteur du manifeste.

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