Un énoncé conjoint en faveur de la collaboration interprofessionnelle

L’Ordre des infirmières et infirmier du Québec (OIIQ), le Collège des médecins du Québec (CMQ) et l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) ont marqué leur appui clair en faveur de la collaboration interprofessionnelle dans un énoncé de position conjoint dévoilé le 1er juin.« On veut que la population et le gouvernement nous entendent », a dit Lucie Tremblay, présidente de l’OIIQ, qui espère voir déployer dans la communauté plus d’équipes de professionnels de la santé avec une pratique collaborative interprofessionnelle, particulièrement pour assurer le suivi et la gestion des maladies chroniques. Ces équipes ne doivent pas seulement être constituées d’infirmières, de médecins et de pharmaciens, mais aussi d’inhalothérapeutes, de nutritionnistes, de psychologues, de travailleurs sociaux, etc. « On va s’asseoir ensemble pour développer des standards de pratique collaborative afin que nos membres respectifs se sentent à l’aise dans ces milieux », a t-elle expliqué, lors d’une conférence de presse en marge du congrès annuel du Secrétariat international des infirmières et infirmiers francophones (SIDIIF), qui s’est tenu à Montréal.«C’est aussi un message à nos membres», a renchéri Bertrand Bolduc, président de l’OPQ. « Nous [les présidents des ordres, NDLR] travaillons ensemble, eux aussi doivent travailler ensemble pour leurs patients. »Le Dr Charles Bernard considère que la prise en charge partagée et le travail d’équipe sont devenus essentiels pour « les situations aiguës, complexes, chroniques ou à long terme ». Le travail interprofessionnel doit aller au delà de la simple coordination des soins offerts par les différents professionnels, indique-t-il. « Elle exige des efforts et une volonté de comprendre, de respecter et d’intégrer l’expertise de chacun dans le continuum de soins. »Médecins et pharmaciens ont inscrit dans leur code de déontologie le devoir de collaborer avec les autres professionnels, mais ils reconnaissent cependant que l’évolution des pratiques peut sembler lente, notamment en raison d’obstacles en matière de partage d’information.« On essaie de faire des efforts, mais il y a des bureaucraties plus lentes que le Collège des médecins », a souligné le Dr Bernard. Les trois ordres espèrent cependant que leur énoncé enverra « un signal fort » et conduira à la mise en place de standards de pratique collaborative. Ils comptent aussi associer à ces derniers des indicateurs de résultats et développer des modèles de formation interdisciplinaire.Alors qu’un journaliste lui demandait ce que les médecins étaient prêts à concéder dans leurs activités réservées, le président du CMQ a tenu à mettre les choses au clair. « On ne concède rien, a répondu le Dr Bernard. On partage des activités. La terminologie est importante. » Avant de pouvoir effectuer certaines nouvelles tâches, il est important d’aller chercher une formation complémentaire pour être à l’aise avec celles-ci, a-t-il précisé.De son côté, Bertrand Bolduc a souligné que les activités des pharmaciens conférées par la Loi 41 (officiellement en vigueur depuis le 20 juin), fournissent une occasion additionnelle de collaborer avec les médecins. « Lorsqu’un pharmacien prescrit un produit pour une condition mineure, il en informe le médecin traitant par un formulaire de liaison. Ce formulaire va se retrouver dans un dossier dans un GMF, où l’infirmière va y avoir accès aussi. »

Un énoncé conjoint en faveur de la collaboration interprofessionnelle

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