Forum: Un autre Québec est-il en marche ?

Est-il possible de développer le Québec différemment ? Existe-t-il un espace public pour entendre les préoccupations sociales, environnementales et économiques de citoyens qui veulent s’impliquer dans la construction d’une société plus égalitaire ? Le Forum social québécois, prévu du 8 au 12 octobre, se donne cette mission. La particularité du Forum social québécois (FSQ) est d’être le pendant québécois d’une mobilisation citoyenne lancée à Porto Alegre, au Brésil, en 2001. Le FSQ respecte le même esprit et se veut un événement autogéré par des individus et des organisations de citoyens qui souhaitent partager un espace ouvert pour débattre d’un sujet qui les préoccupe. À la suite de cette première étape de dialogue, ils souhaitent poursuivre les débats à travers un réseau non seulement québécois, mais aussi international. « Des pauvres, on n’en trouve pas uniquement à 6000 kilomètres d’ici. Il y en a aussi beaucoup trop au Québec », indique Francine Fleury, copropriétaire de l’Institut de santé naturelle, qui accueille dans ses locaux de la rue Beaubien, à Montréal, les organisateurs du Forum social québécois. Avec son conjoint, Jean-Claude Rodet, formé en médecine et en agronomie en France et en Allemagne, elle a fondé Médecins aux pieds nus- Canada. Il lui semblait donc essentiel de soutenir les actions auprès des démunis du Québec et de ceux qui rêvent d’un monde différent. Au Forum social québécois, Francine Fleury présentera le travail des Cliniques de solidarité, qui accordent des soins thérapeutiques pour quelques dollars à des clients qui n’ont normalement pas les moyens de s’offrir ces services non couverts par la carte-soleil. « Ça leur permet d’être des clients à part entière, avec les mêmes droits que ceux et celles qui ajoutent les médecines douces à leur palette d’outils pour recouvrer la santé », argumente-t-elle.Les impacts sanitaires du nucléaireLe Forum social québécois donnera ainsi la chance à divers milieux de faire connaître leurs actions et visions du monde. Il sera question de droits humains, des droits des peuples à l’égalité et à la diversité. On y abordera des questions de pouvoirs et de participation citoyenne dans des décisions prises par les États. Les luttes et la mobilisation du monde du travail face aux modèles de développement à combattre et à réinventer, de même que les questions de la marchandisation du bien commun seront au programme. On consacrera une journée entière à se questionner sur les impacts sanitaires de l’industrie nucléaire. Cette journée, qui se tiendra le samedi 10 octobre, sera placée sous la supervision du médecin Eric Notebaert, très engagé dans l’organisation Les professionnel(le)s de la santé pour la survie mondiale (PSSM). « Le gouvernement du Québec et Hydro-Québec veulent absolument rénover Gentilly-2. Nous croyons que cela est la pire solution à envisager, et ce, pour de multiples raisons », soutient le Dr Notebaert. Rebâtir Gentilly-2 est très coûteux et, surtout, très risqué pour les travailleurs qui seront appelés à gérer des matériaux contaminés dont il faudra aussi chercher à disposer sécuritairement.À l’automne 2008, le Dr Notebaert avait ajouté sa voix à celle de 35 autres médecins pour demander au gouvernement du Québec d’imposer un moratoire immédiat à la réfection de Gentilly-2 et de lancer une enquête publique pour en connaître tous les risques sanitaires et préparer les professionnels à y faire face. Or, le gouvernement Charest a fait la sourde oreille.La journée consacrée à la question nucléaire se veut donc un rappel des inquiétudes du milieu médical et un engagement dans la recherche de solutions moins risquées pour satisfaire les besoins énergétiques du Québec.Le mouvement « Sortons le Québec du nucléaire » fait également appel à d’autres médecins nord-américains, dont Janette Sherman, médecin à l’Environmental Institute, affilié à la Western Michigan University, et à Cathy Vakil, médecin engagée auprès de Médecins canadiens pour la survie mondiale. Elles soumettront à leur tour leurs préoccupations face aux impacts sanitaires du nucléaire.Six grandes conférences, et plus encore…Le Forum social québécois tiendra également six grandes conférences qui aborderont des enjeux trop peu débattus sur la place publique. Des personnalités internationales de grande valeur, telles que la Malienne Aminata Traoré, et la Palestinienne Suha Barghouti, cinéaste et militante, ajouteront leurs réflexions à celles de Sylvie Paquerot qui parlera des politiques de l’eau, de Roméo Bouchard, militant pour le mouvement SOS-Pronovost, et d’Anne Latendresse, du 5e Sommet citoyen de Montréal.Une foire réunira des entreprises d’économie sociale et du commerce équitable, des petits producteurs biologiques et des entreprises en développement durable. Des expositions traiteront de trois sujets chauds : les luttes et résistances au Guatemala, l’exil, et l’énergie nucléaire réunissant les photographies de Robert DelTredici et de Vaclav Vasku qui documentent depuis de nombreuses années les effets des catastrophes nucléaires et de l’exploitation des mines d’uranium.Comme quoi, un autre Québec est déjà en action et annonce des changements dans la société.Pour connaître le programme du Forum social québécois et ses activités, consulter le site : www.fsq2009.org Santé et environnement

Forum: Un autre Québec est-il en marche ?

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes