Trois conseils pour retrouver la joie de vivre en médecine

Je n'ai jamais aimé la politique. Surtout au sud de la frontière. Je suis beaucoup plus inspiré par l'art et le processus créatif. Néanmoins, j'ai suivi les débats lors de la récente réunion de la Convention nationale du parti démocrate (DNC) qui s'est tenue à Chicago. J'étais très intéressé de voir comment la vice-présidente Kamala Harris serait représentée et comment elle se présenterait. Je voulais être témoin du spectacle et m’inspirer d'un marketing créatif. Ce qui m'a le plus frappé, c'est l'utilisation répétée du mot «joie». Pour se démarquer des Républicains, les Démocrates utilisaient des slogans comme «nous ne reviendrons pas en arrière» et «choisissez la joie» – des messages encourageants plutôt que des tactiques négatives de dénigrement. Cela m'a fait réfléchir... Notre monde semble être si négatif. Tellement cynique. Qu'il s'agisse du flot ininterrompu des titres déprimants de l'actualité ou de la menace omniprésente de changements environnementaux catastrophiques, rares sont les histoires agréables à entendre. De nos jours, la politique et les médias sociaux semblent particulièrement enclins aux attaques agressives et au pessimisme extrême. On dirait que la critique et la destruction sont tellement plus faciles que les approches constructives ou collaboratives. À lire aussi: Leur bonheur est dans la pratique soloL'épuisement professionnel des médecins fait couler beaucoup d'encre. On parle moins de l'autre extrémité du spectre, que l'on pourrait mieux décrire par le terme «joie». Bien qu'il existe plusieurs définitions de la joie, il semble qu’il s’agisse d’une étape supérieure au simple bonheur. On parle d'un bonheur et d'un bien-être profonds et durables, qui relèvent davantage de l'âme et de la spiritualité que de l'expression extérieure. Une chose à choisir plutôt qu'à poursuivre. L'objectif de ce billet de blogue n'est pas de faire un traité académique sur le terme «joie», mais plutôt d'explorer le concept dans un contexte médical. Pouvons-nous pratiquer la médecine dans la joie? Dans l’exercice de la médecine, nous ne sommes guère mieux lotis en termes de négativité et de difficultés, que ce soit en tant qu'individus ou collectivement, en tant que groupes de médecins. Qu’il s’agisse du manque de temps ou d'argent, d'une charge administrative trop lourde ou d'un simple manque de respect, nous nous sentons écrasés. Nous sommes constamment en guerre avec nos gouvernements provinciaux au sujet de la rémunération et des contrats. Difficile de trouver le bonheur dans ces sombres et interminables spirales infernales. Alors, remontons vers la surface et sortons la tête de l’eau. Retrouvons un peu de joie! En faisant quelques recherches sur le concept de joie, je me suis aperçu que ce n’était pas un simple sentiment qui survient. C'est un choix à faire. La joie demande du travail. C'est une décision délibérée et consciente. C'est exactement ce dont nous avions besoin: davantage de travail! Il existe un bon article sur le sujet, publié par l’Institut national de la santé américain en 2023. Cet article suggère d’utiliser le moyen mnémotechnique P.R.A.C.T.I.C.E. pour retrouver la joie, aussi bien dans votre vie personnelle que dans votre pratique médicale: P - PROGRAMME: un travail utile, garder en tête un but, un objectifR - RÉFLEXION: regarder en arrièreA - APPRÉCIATION: être reconnaissant et pratiquer de la gratitudeC - CONNECTION: valeur de la connexion socialeT - TEMPS: concilier le travail et la vieI - INCLUSION: une place pour chacunC - CHOISIR AVEC PRUDENCE: définir votre intentionE - EMBRASSER LE CHANGEMENT: la crise comme catalyseur du changementIl s'agit d'une excellente base de travail et je vous encourage à le lire. Voici la manière dont j’ai personnellement appliqué trois concepts généraux: Donner la priorité aux patients Vous rappelez-vous à quel point nous étions impatients d'entrer à l'école de médecine et d'apprendre à connaître le corps humain, à quel point nous étions impatients et enthousiastes à l'idée de rencontrer et d'examiner des patients? C'est la possibilité d'aider les patients qui donne un sens et une finalité à notre travail. L'antidote à toutes nos difficultés financières, administratives et politiques est de se concentrer sur le patient qui se trouve en face de nous et d'établir un lien avec lui. Penser vers l'extérieur plutôt que vers l'intérieur. Lorsque je perds mon sens de l'humour et que je commence à avoir des difficultés, c'est généralement parce que j'ai donné la priorité à quelque chose d'autre plutôt qu'à de vraies personnes... Mes patients, mon équipe, ma famille ou moi-même. Nous sommes des êtres sociaux et, en fin de compte, tout tourne autour des gens. C'est là que réside notre joie.Se battre pour le temps Notre cadeau le plus précieux et notre plus grand défi est de trouver du temps. La joie naît d'un temps bien géré et dépensé. Notre travail est intense, avec des demandes sans fin et des problèmes urgents à gérer en temps réel. Nous devons donc, d'une manière ou d'une autre, contrebalancer cette situation par une préparation, une organisation et une programmation optimales. Des journées dédiées à la paperasserie et des jours de congés bien planifiés, du temps réservé à la famille, à l'exercice physique et au sommeil ne sont pas négociables. Fixer des limites saines et apprendre à dire «non» font partie de cette approche. Si nous pouvons déléguer des tâches, nous devons le faire. Si nous pouvons dicter des rapports et automatiser des tâches répétitives (avec des tampons DME, des modèles), nous avons l'obligation de le faire. Il est de notre devoir de sortir des sentiers battus, d'être créatifs et de lutter activement pour gagner du temps, afin de pouvoir l'utiliser à notre avantage. C'est plus facile à dire qu'à faire, mais si nous établissons des stratégies et des priorités pour cet aspect de notre vie personnelle et médicale, nous pouvons transformer ce fardeau en une affirmation vivifiante. Remerciez maintenant! Bien qu'il faille tirer les leçons du passé et planifier l'avenir, vivre «dans l'instant» est le meilleur moyen de préserver notre santé mentale. Si nous vivons le moment présent (pratique de la pleine conscience) et que nous remercions intentionnellement et de façon répétée au cours de la journée, nous sommes beaucoup plus à même de surmonter les difficultés d'une journée difficile. Nous avons plus de chances de passer une meilleure journée et d'éprouver du bien-être et de la joie. Se concentrer sur ce qui va bien plutôt que sur ce qui ne va pas, exploiter ses forces plutôt que de se concentrer sur ses faiblesses et prendre des décisions avec intention et détermination sont des changements subtils qui constituent le fondement d'une «pratique de la gratitude». Ce type de pratique et de mode de vie est un choix intentionnel et gratifiant que nous pouvons tous nous efforcer d'atteindre, même si nous n'y sommes pas encore parvenus. Écrire ceci m'a donné de la joie aujourd'hui. Merci. Le Dr Ted Jablonski est un artiste de la scène et un écrivain qui a abandonné sa pratique familiale pour se concentrer sur la médecine sexuelle et la santé des transgenres dans le sud de l'Alberta, tout en gardant les deux pieds dans les tranchées de première ligne des soins primaires aigus.

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