Toujours prêts! : À tout moment, les producteurs d’œufs de vaccin peuvent répondre aux exigences d’une pandémie

Le métier de producteur d’œufs de vaccin évoque les mots « grippe saisonnière ». On pense alors, à tort, que cet emploi est saisonnier. Or, il exige une présence sept jours sur sept, 365 jours par année.Danny Mapp, de la ferme avicole Mapp et fils, baigne dans le milieu de la production d’œufs de vaccin depuis l’âge de 12 ans, alors que ses parents, Diane et Jean-Louis Mapp, achetaient la ferme et débutaient avec 5000 pondeuses. C’était en 1986. Depuis, avec 201 000 embryons produits par semaine, le métier est plus exigeant que jamais.Dorénavant, seul Danny Mapp dirige l’entreprise. À Mirabel, dans les Basses-Laurentides, la ferme avicole Mapp et fils a deux poulaillers logeant des poules et des coqs de deux âges, pour un total de près de 30 000 poules. L’entreprise en possède 20 000 autres à Saint-Hyacinthe. Même si la production d’œufs pour la grippe saisonnière ne représente que 25 semaines de ponte par année, des oiseaux doivent toujours être disponibles pour une pandémie éventuelle, comme pour la grippe aviaire il y a quelques années ou la grippe pandémique H1N1 de cette année.Le plan pandémique n’est pas unique à l’entreprise de Danny Mapp; c’est un plan à l’échelle du Canada qui planifie les procédures à suivre pour produire un vaccin en cas de pandémie. Contrairement à ce que certains médias ont publié cet été, il ne manque pas d’œufs en raison de la production d’un vaccin pour la grippe pandémique H1N1. « Le nombre d’œufs au Canada excède nos besoins », explique la porte-parole de GlaxoSmithKline (GSK), Marie-Christine Beauchemin. GSK produit les vaccins à partir des œufs fournis par les producteurs d’œufs de vaccin et incubés par des couvoirs destinés exclusivement aux œufs de vaccin.Les poulaillers ressemblent physiquement à ceux qui produisent les œufs d’incubation destinés à la production de poussins. Ce qui distingue la production d’œufs de vaccin, c’est la biosécurité beaucoup plus rigoureuse que pour les œufs de consommation ou les œufs d’incubation. « Chaque mois, nous avons la visite d’un vétérinaire de GSK qui vérifie la santé des oiseaux, la température du frigo, la quantité de moulée et sa qualité, le nombre d’œufs et l’eau, explique Danny Mapp. C’est très suivi pour la sécurité de ceux qui prennent les vaccins par la suite. » L’entreprise de production de vaccins est certifiée HACCP.Au Québec, il y a sept producteurs d’œufs pour la fabrication de vaccins et deux couvoirs dédiés à l’incubation des œufs de vaccin. La province produit 68 % de ces œufs au Canada. Lorsqu’il y a production de vaccins, les œufs de 55 à 70 grammes sont envoyés au couvoir où ils sont incubés pendant deux à trois jours. Les œufs qui ne sont pas de ce calibre et ceux produits quand il n’y a pas de production de vaccins sont considérés inaptes par la Fédération des producteurs d’œufs de consommation. Ils sont décoquillés pour une consommation industrielle.*Marie-Josée Parent est journaliste et agronome. Cet article a également été publié dans Le Bulletin des agriculteurs.

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