Syndrome génito-urinaire de la ménopause: quels sont les traitements efficaces?

Les symptômes vulvo-vaginaux, urinaires et sexuels post-ménopausiques (appelés syndrome génito-urinaire de la ménopause [SGUM]) affectent environ 50 à 70% des femmes post-ménopausées, mais seulement la moitié d’entre elles discutent de leurs symptômes avec un médecin. Les symptômes gênants du SGUM, tels que la sécheresse vulvo-vaginale ou la dyspareunie, peuvent affecter la qualité de vie et inciter les femmes à rechercher un traitement sur ordonnance, en vente libre et/ou par des médicaments complémentaires et alternatifs 1. Contrairement aux symptômes vasomoteurs de la ménopause, qui s’améliorent généralement au fil du temps sans nécessiter de traitement, les symptômes du SGUM ne s’améliorent généralement pas sans traitement et s’aggravent au fil du temps 2. Deux revues systématiques ont récemment évalué les données disponibles sur les traitements de la ménopause vaginale 1, 3.Traitements hormonaux et crèmes hydratantes vaginales La revue systématique des traitements hormonaux et des hydratants vaginaux pour le SGUM a évalué 46 essais contrôlés randomisés qui ont examiné les œstrogènes vaginaux, les hormones non œstrogènes (déhydroépiandrostérone [DHEA] vaginale, DHEA systémique, testostérone vaginale, ocytocine vaginale et les modulateurs sélectifs des récepteurs des œstrogènes oraux ospemifene, raloxifène et bazédoxifène), les hydratants vaginaux ou les interventions multiples. La revue a conclu qu’il existe une faible certitude de preuve que les œstrogènes vaginaux peuvent améliorer la sécheresse vaginale ou la dyspareunie par rapport au placebo ou à l’absence de traitement. Par rapport au placebo (et tous avec une faible certitude de preuve), la DHEA vaginale peut améliorer la sécheresse vulvo-vaginale et la dyspareunie; l’ospemifène peut améliorer la sécheresse et la dyspareunie; et les hydratants vaginaux peuvent améliorer la sécheresse 1. La testostérone vaginale, la DHEA systémique, l’ocytocine vaginale, le raloxifène ou le bazédoxifène n’ont présenté aucun avantage ou un avantage incertain, avec une certitude de preuve très faible 1. Aucun effet indésirable grave n’a été identifié pour chacun des traitements, mais la courte durée des études a limité l’évaluation des effets néfastes à long terme, et aucune des études n’était suffisamment importante pour évaluer les effets néfastes graves, mais peu fréquents 2.Thérapies complémentaires et alternativesLa revue systématique des thérapies complémentaires et alternatives pour le SGUM a identifié 57 essais contrôlés randomisés qui ont examiné 39 thérapies complémentaires et alternatives distinctes. La plupart de ces essais portaient sur des produits en vente libre, tels que des suppléments à base de plantes ou d’herbes médicinales (tels les phytoestrogènes), des probiotiques ou des vitamines, tandis que d’autres portaient sur des pratiques psycho-corporelles ou des interventions éducatives 3.Les auteurs n’ont pas été en mesure de déterminer si l’une ou l’autre des études recensées identifiait des interventions efficaces, l’ampleur de l’effet ou la certitude des résultats. Les auteurs ont conclu qu’étant donné la taille et la durée des études, ainsi que la variabilité des symptômes des patientes, des interventions, des comparaisons et des résultats, et les difficultés à garantir la qualité de certains produits à base de plantes, il est peu probable qu’il existe des preuves de haute certitude concernant les thérapies complémentaires et alternatives qui permettraient de formuler des recommandations applicables aux soins des patientes 3.Lire aussi: Prendre en charge les symptômes courants de la ménopauseObservationsUn éditorial complémentaire souligne que ces deux études montrent à quel point nous en savons peu sur le SGUM, une maladie qui affecte la plupart des femmes ménopausées. Il reste encore beaucoup de travail à faire pour pouvoir tirer des conclusions définitives qui puissent guider les soins prodigués aux patientes 2.Les deux revues systématiques soulèvent également plusieurs questions. Par exemple, quelle définition du SGUM les essais cliniques devraient-ils utiliser? Seule la moitié des essais inclus évaluant les traitements hormonaux et les hydratants vaginaux exigeaient des participantes qu’elles présentent des symptômes modérés à sévères de SGUM, et la vérification objective de l’atrophie vaginale par le pH ou la cytologie vaginale était très variable 2. Il est également troublant de constater que les participantes à la plupart des études étaient généralement en bonne santé; les femmes présentant des facteurs de risque de thromboembolie veineuse, de maladie cardiovasculaire et de cancer étaient pour la plupart exclues. Étant donné qu’aux États-Unis, 80% des femmes âgées de 55 ans ou plus souffrent d’au moins une maladie chronique et que 50% d’entre elles souffrent de deux maladies chroniques ou plus, les essais actuellement disponibles fournissent des informations sur une population qui, dans une large mesure, n’est pas représentative des femmes souffrant du SGUM que les cliniciens rencontrent. En outre, les études ont été de courte durée et les signalements d’événements indésirables ont été limités dans le temps, ce qui laisse planer des doutes sur la sécurité à long terme 2. Il est enfin préoccupant de constater qu’il n’y a pas eu d’essais d’efficacité comparatifs directs pour déterminer si un traitement peut être plus efficace qu’un autre, ou si un traitement est plus efficace dans certaines populations. De telles données pourraient contribuer à l’individualisation de la thérapie 2. Dans l’ensemble, l’éditorial conclut que les essais sur les traitements du SGUM doivent inclure des populations souffrant de maladies chroniques et d’antécédents de cancer, rendre compte des effets indésirables graves à long terme et utiliser des comparaisons directes de différentes thérapies afin d’améliorer les soins prodigués à toutes les femmes concernées.

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