Sursis pour retirer les PSN sans NPN: Les fabricants veulent éviter des pertes financières importantes

L’Association canadienne des produits naturels (ACPN) souhaite que l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) remette à plus tard l’entrée en vigueur de sa directive demandant aux pharmaciens communautaires de retirer de leurs tablettes tout produit de santé naturel n’ayant pas de numéro de produit naturel (NPN). Ceci éviterait des torts financiers irréparables aux entreprises de produits naturels qui attendent toujours un NPN pour certains de leurs produits.L’ACPN ne blâme toutefois pas l’OPQ. « C’est son choix d’avoir émis une telle directive, déclare Michaël Deslandes, vice-président de l’ACPN. Par contre, nous pensons que c’est une réaction exagérée. Sa décision ne fait que punir les fabricants pour une faute qui devrait être imputée à Santé Canada. »Cette association conteste l’argument de l’OPQ qui dit agir pour respecter son mandat de protection du public. « Pourquoi un produit naturel qui n’était pas dangereux avant le 1er janvier 2010 l’est-il devenu subitement après cette date? » s’interroge Michaël Deslandes.Ce dernier critique la lenteur de Santé Canada dans l’attribution d’un NPN aux produits commercialisés avant l’entrée en vigueur du Règlement sur les produits de santé naturels. « Certains de nos membres ont déposé une demande à Santé Canada il y a quatre ans et ils n’ont toujours pas eu de réponse. C’est un peu inacceptable », affirme-t-il.L’ACPN a rencontré à plusieurs reprises la direction des produits de santé naturels de Santé Canada pour qu’elle revoie son processus d’attribution des NPN de façon à accélérer le traitement des demandes. « Nous n’avons eu aucune réponse à nos demandes, notamment celle de reporter la date butoir du 31 décembre 2009 en fonction du reste des demandes à traiter », indique Michaël Deslandes, qui précise que son association n’est pas contre la réglementation sur les produits de santé naturels.Selon un sondage réalisé à la mi-février par l’ACPN auprès de ses membres, la décision de l’OPQ affecte sérieusement la santé financière de certains fabricants. « Près de 130 produits sont touchés. On estime la perte de revenus à près de 22 millions de dollars et des pertes d’emplois pour une quarantaine de personnes », rapporte Michaël Deslandes.Ce dernier souligne que certains produits naturels pourraient être retournés par erreur aux fabricants. « Certains produits peuvent être sur les tablettes sans NPN sur leur étiquette, mais l’avoir reçu depuis l’achat par le pharmacien. »L’ACPN poursuit ses démarches auprès de Santé Canada, de l’OPQ, de l’Association nationale des organismes de réglementation de la pharmacie (ANORP) et de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) pour que la fin de la période de transition soit remise à une date ultérieure, possiblement au 31 décembre 2010. « Nous avons également initié des démarches pour vérifier si l’OPQ ainsi que l’ANORP sont en droit de demander aux pharmaciens de retourner les produits sans NPN à un fabricant dans le contexte actuel. De plus, nous établissons des contacts avec d’autres associations afin de pouvoir unir nos forces face à cette situation », indique le vice-président de l’ACPN. Cette association n’a toutefois pas l’intention de recommander à ses membres d’aller vendre leurs produits ailleurs qu’en pharmacie. Selon Michaël Deslandes, environ 80 % des produits naturels sont vendus en pharmacie, dont certains se trouvent exclusivement en pharmacie, tels ceux de la marque Adrien Gagnon.

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