Sondage Tendances et perspectives 2009 - Pharmaciens d’établissement : Pénurie et services spécialisés, deux préoccupations

Tout comme les pharmaciens propriétaires, les pharmaciens d’établissement ressentent les effets négatifs de la pénurie de main-d’oeuvre sur leur travail, révèle la 15e édition de l’enquête de L’actualité pharmaceutique et de Drugstore Canada sur les tendances et perspectives en pharmacie du Canada.À l’échelle nationale, les trois quarts (75 %) des pharmaciens d’établissement interrogés soutiennent qu’il manque de pharmaciens dans leur département de pharmacie. Près de la moitié (48 %) d’entre eux affirment que la situation est similaire du côté des assistants techniques en pharmacie.Près d’un pharmacien d’établissement canadien sur cinq (18 %) place d’ailleurs la pénurie en tête de ses préoccupations et près du quart (24 %) des 342 pharmaciens interrogés sont inquiets des problèmes de gestion du personnel qui découlent en bonne partie de ce phénomène.Au Québec, la pénurie est encore plus vive. Selon le sondage, 80 % des répondants constatent qu’il manque de pharmaciens dans leur département et 57 % croient qu’il manque également d’ATP. Plus du quart (26 %) d’entre eux disent que c’est le principal défi auquel ils font face. Le contraste avec l’Ontario est saisissant : seulement 8 % des pharmaciens d’hôpital ontariens soutiennent que c’est leur principal défi.Les services spécialisés, un autre défiLes pharmaciens d’établissement canadiens voient l’évolution de leur pratique vers des services plus spécialisés comme un autre défi auquel ils devront faire face. C’est le cas d’un pharmacien canadien sur cinq (21 %) et de près d’un pharmacien québécois sur quatre (23 %).Bien que les pharmaciens d’établissement canadiens soient nombreux à anticiper d’importants changements dans leur rôle, leur principale tâche reste pourtant la distribution de médicaments (32,5 %). C’est aussi le cas de 38 % des répondants québécois et de 27 % de leurs homologues ontariens.Collaboration interprofessionnelleLes pharmaciens hospitaliers sont évidemment appelés à travailler en étroite collaboration avec les autres professionnels de la santé. À l’échelle nationale, la grande majorité des répondants affirment qu’ils collaborent régulièrement avec les infirmières (85 %), les médecins spécialistes (84 %) et les médecins omnipraticiens (73 %).Le lien entre les pharmaciens du milieu communautaire et les pharmaciens d’établissement est cependant beaucoup plus ténu. Seulement 1 % des répondants du milieu hospitalier affirment qu’ils collaborent régulièrement avec des collègues du milieu communautaire.L’ordonnance, un sujet de discussionLe droit de prescrire des pharmaciens est un sujet qui divise. Près de la moitié (48 %) des répondants préfèrent le modèle actuel du Québec et de l’Ontario où les pharmaciens ont le droit d’initier ou d’ajuster une ordonnance avec l’approbation d’un médecin selon le modèle des ordonnances collectives.Un nombre un peu moins important de répondants (44 %) préfère toutefois le modèle de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. Dans ces deux provinces, les pharmaciens peuvent, dans certains cas, rédiger ou modifier une ordonnance sans l’approbation directe d’un médecin.Au Québec, les pharmaciens se disent largement en faveur du système actuel (60 %), contrairement au tiers (33 %) des répondants qui aimeraient adopter le modèle des provinces de l’Ouest.Une pratique majoritairement féminineContrairement à la propriété d’une pharmacie communautaire, la pratique en établissement est plus attirante pour les femmes. Près des trois quarts (73 %) des pharmaciens travaillant en hôpital sont des femmes, contrairement à 44 % qui choisissent de devenir pharmaciennes propriétaires. Au Québec, 76 % des pharmaciens d’hôpital ayant répondu au sondage sont des femmes.MéthodologieLe 15e sondage Tendances et perspectives a été réalisé sur Internet auprès de 1564 pharmaciens canadiens entre les mois d’avril et de mai 2009. Le questionnaire consacré exclusivement aux pharmaciens d’établissement a été rempli par 342 d’entre eux. La marge d’erreur totale du sondage est de plus ou moins 5,3 %, 19 sur 20. Les résultats qui font moins de 2 % n’ont pas été compilés et le total peut ne pas donner 100 %.

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