Soins palliatifs à domicile: des pharmaciens de garde dans la Capitale-Nationale

Un système de garde pharmaceutique clinique mis en place par le CIUSSS de la Capitale-Nationale depuis près d’un mois aura permis à plusieurs professionnels de la santé d’obtenir de l’aide de pharmaciens d’établissement pour prodiguer des soins palliatifs à domicile.Dans le contexte de l’épidémie de COVID-19, le CIUSSS a mis sur pied une offre de service 24 h/24, 7 j/7 afin de soutenir entre autres les pharmaciens communautaires, les médecins et les infirmières dans les soins de fin de vie à domicile des patients inscrits aux programmes de soins palliatifs de la région.«Avec la crise actuelle et les admissions en soins de fin de vie bloquées en CHSLD, il y a une plus grande demande pour avoir des soins palliatifs à domicile», explique Éric Lepage, chef du département de pharmacie du CIUSSS de la Capitale-Nationale.«Les pharmaciens d’établissement ont une expertise assez pointue pour contrôler les symptômes en soins de fin de vie qui sont parfois assez complexes. Nous nous sommes donc dit qu’on allait rendre nos professionnels disponibles pour aider», ajoute-t-il.À lire aussi: La pandémie aura créé un pont entre les pharmaciens communautaires et d’établissementAu total, six pharmaciens d’établissement se partagent les heures de garde dans la région.Ils offrent leur aide notamment en ce qui a trait au soulagement des symptômes, au soutien dans les prescriptions et les décisions cliniques. Ils permettent aussi de préserver l’accès à la pharmacothérapie advenant une rupture d’approvisionnement.«Souvent le pharmacien de garde va aider le médecin pour rédiger l’ordonnance, va aider le pharmacien communautaire à donner le bon médicament et va aider l’infirmière à utiliser le mini-perfuseur», explique Éric Lepage.À ce jour, 22 mini-perfuseurs ont été rapatriés pour les soins à domicile. Or, leur utilisation à domicile est plus complexe qu’en établissement et demande une expertise particulière, indique le pharmacien.«En toute humilité, je pense que chaque semaine on permet à des patients d’avoir des fins de vie assez dignes, que ce soit en ajustant des doses de médicaments ou en fournissant des médicaments qui sont difficilement disponibles en dehors des établissements. Actuellement en établissement, plusieurs patients en soins de fin de vie meurent seuls en raison de la pandémie. À domicile, ils peuvent mourir en compagnie de leurs proches», confie-t-il.Il espère que la crise aura pour effet d’augmenter la disponibilité des soins palliatifs à domicile à l'avenir. «Lorsque l’on regarde les enquêtes provinciales et fédérales, la majorité des gens voudraient mourir à domicile. La situation actuelle a accéléré les choses. Nous avons intérêt à rendre ce que l’on fait en établissement disponible à domicile pour répondre à ce besoin-là», souligne Éric Lepage.

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