Soignants asymptomatiques: les syndicats de médecins et de pharmaciens appuient les nouvelles mesures

«Nous ne sommes pas en désaccord avec la mesure proposée, en autant que cela soit conforme à notre code de déontologie et que des balises appropriées et limpides soient mises en place», a réagi la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) sur le réseau social Twitter. Le syndicat professionnel a ajouté que « donner les soins requis à nos concitoyens sera toujours notre objectif, peu importe les circonstances ». À lire aussi: Montréal se prépare à une flambée des hospitalisations De son côté, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) s’est dit en accord avec l’allègement proposé des mesures sanitaires pour le personnel asymptomatique avec un encadrement strict et bien balisé. «Les patients doivent recevoir les soins appropriés en temps de crise», a écrit la Fédération sur Twitter. Le Collège des médecins du Québec estime que ces nouvelles mesures ne constituent pas une violation de son code de déontologie. «Au contraire, dans les circonstances extraordinaires actuelles, le médecin doit contribuer à assurer la continuité des services et des soins aux patients», a indiqué l'ordre professionnel dans un message destiné à ses membres. «Un contexte extrême» Pour sa part, les syndicats de pharmaciens abondent dans le même sens. «L'AQPP reconnait que la situation actuelle est extrêmement préoccupante pour les patients et les travailleurs de la santé et qu'elle demande des mesures exceptionnelles afin de maintenir l'accès aux soins prioritaires et urgents», a indiqué l’AQPP par voie de communiqué. L’Association a ajouté qu’elle restera à l’affût des conditions et des modalités qui seront dévoilées par le gouvernement au cours des prochains jours afin de collaborer à leur application en pharmacie. Pour l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES), il s'agit d'une question de gestion de risques dans un contexte extrême. «Les départements de pharmacie continueront de faire le maximum pour limiter la contamination en milieu de travail, et s'il faut en arriver à écourter la période d'isolement de professionnels infectés pour les ramener au travail, cette approche sera appliquée avec la plus grande rigueur pour réduire les risques au minimum », a déclaré le président de l'APES, François Paradis. Les syndicats d’infirmières s’opposent La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), qui représentent des centaines de milliers d’infirmières et de travailleurs de la santé, s’opposent en revanche à ces nouvelles mesures. «Le réseau n'est pas prêt à faire face aux risques de la décision gouvernementale de ramener du personnel infecté asymptomatique au travail», a mentionné Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN. «Cette mesure nous inquiète, car il faut se rappeler que lors de la première vague de la pandémie, le personnel de la santé a été un important facteur de transmission du virus. Autrement dit, on ne peut pas se permettre de perdre personne dans le réseau», a pour sa part affirmé la présidente de la FSQ-CSQ, Isabelle Dumaine. De son côté, la présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec, Judy Morris, a émis certaines réserves à propos de cette décision. «Je comprends qu’il y ait des situations critiques, mais si on ramène des travailleurs de la santé positifs et puis que l'on contamine les patients […], on n’est pas nécessairement plus avancés», a-t-elle dit selon un article de Radio-Canada.

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