Sites d’injection supervisée: tout est en place, souligne Coderre

La direction de la santé publique de Montréal a déposé en mai une demande d'exemption à Santé Canada pour implanter des sites d’injection supervisée (SIS) dans la métropole.Cette exemption à la Loi fédérale réglementant certaines drogues et autres substances est nécessaire pour pouvoir implanter ces sites où les utilisateurs de drogue injectable peuvent prendre leur substance dans de meilleures conditions d’hygiène et de sécurité, en présence de professionnels de la santé et de travailleurs sociaux.Comme le projet vient de recevoir l’aval du gouvernement du Québec, qui a libéré 2,6 millions de dollars pour l’implantation de ces sites à Montréal, l’exemption fédérale est la dernière étape à franchir dans ce dossier.Bien que le gouvernement fédéral se soit montré ouvertement contre la création de sites d’injection supervisée, la Cour suprême du Canada a tranché en 2011 que leur fermeture contrevenait à la Charte canadienne des droits et libertés.Cinq critères doivent cependant être respectés, a souligné la Cour : «l’acceptabilité sociale», la preuve que le taux de criminalité chutera, la preuve qu’il existe un besoin pour le service, la mise sur pied d’une structure réglementaire pour assurer la qualité et la sécurité du service ainsi que la réalisation de protocoles de soins précis.Selon le directeur de la Santé publique de Montréal, le Dr Richard Massé, le projet montréalais remplit ces cinq critères. « L’ensemble des partenaires attendent de Santé Canada une réponse positive et rapide à la demande d’exemption », a-t-il souligné.Le maire de Montréal, Denis Coderre, souhaite pour sa part que le projet soit autorisé rapidement afin que les sites d’injection supervisée puissent commencer à être mis en place à compter de l’automne prochain.« Ce que nous disons à M. Harper, c’est que nous remplissons les conditions énumérées par la Cour suprême et que c’est une nécessité que tous les partenaires, incluant le gouvernement du Québec, sont prêts », a déclaré le maire.« Les décès par surdose, ce ne sont pas que de simples statistiques, c’est du monde », a illustré Denis Coderre pour rappeler l’urgence d’agir rapidement dans ce dossier.Le projet montréalaisSi Santé Canada accorde bel et bien une exemption pour permettre la mise en place de sites d’injection supervisée, les organismes communautaires Cactus, Dopamine et Spectre de rue aménageront des installations à même leurs locaux respectifs.Un site d’injection supervisée mobile sera également déployé pour se rendre dans des arrondissements plus éloignés du centre-ville de Montréal comme Ahuntsic, Montréal-Nord et Verdun.Selon des études réalisées récemment par les autorités de santé publique, les utilisateurs de drogue par injection seraient plus à l’aise dans des sites d’injection supervisée gérés par des organismes communautaires que dans le réseau public de santé et de services sociaux.En plus des études scientifiques qui démontrent que ces centres contribuent à la réduction de méfaits associés à la consommation de drogues injectables, comme la transmission de maladies, les surdoses ou la criminalité, le Dr Massé a ajouté que ces sites n’entraînent pas d’effets négatifs dans les quartiers où ils ont pignon sur rue.

Sites d’injection supervisée: tout est en place, souligne Coderre

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