Santé et sécurité du travail: l'indépendance des médecins doit être respectée, clame le CMQ

Alors que Québec entend moderniser les lois encadrant la santé et la sécurité du travail, le Collège des médecins du Québec (CMQ) demande au gouvernement Legault d’assurer l’indépendance professionnelle des médecins qui évaluent la santé des travailleurs.Cette demande est formulée dans une lettre adressée, mardi, à la Commission de l’économie et du travail au moment où se tenait l’étude du projet de loi 59 modifiant la Loi sur la santé et la sécurité du travail et la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.« Le Collège des médecins souhaite que la Commission tienne compte, dans la formulation du projet de loi 59, du fait que l’évaluation médicale relève prioritairement de l’exercice médical, qui est encadré par des normes professionnelles », indique le CMQ par voie de communiqué.L’ordre professionnel s’inquiète de voir l’opinion médicale émise par des médecins sur la condition des travailleurs être révisée par les gestionnaires de dossiers non médecins de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et la sécurité au travail (CNESST).« La qualité de l’évaluation et de l’expertise dans le domaine de la santé des travailleurs ne doit pas être fondée sur les attentes ni l’atteinte des objectifs d’une organisation, mais bien répondre aux normes professionnelles et scientifiques établies en matière de médecine du travail », souligne le CMQ.À lire aussi: Le ministre Boulet dépose sa réforme attendue en santé et sécurité du travailSelon le Collège, le travailleur doit avoir l’assurance « qu’il sera évalué par un médecin compétent, qu’il fera l’objet d’une évaluation attentive et rigoureuse et que cette évaluation conduira à une opinion fondée et indépendante, adaptée à sa condition ».Ainsi, des mesures concrètes doivent être implantées, estime l’ordre professionnel.Disponibilité des médecinsD’autre part, le Collège des médecins est préoccupé de voir que le projet de loi tient pour acquise la disponibilité des médecins pour répondre aux exigences de la Loi.Or, les délais de consultation médicale en santé mentale et pour les problèmes musculosquelettiques, les deux domaines les plus populaires des demandes d’indemnisation, s’étirent depuis les dernières années. Par exemple, les délais de consultation médicale en santé mentale sont d’environ deux ans.« Si les responsables de la CNESST souhaitent opérationnaliser le projet de loi, ils devront coordonner leurs activités avec le réseau de la santé pour mobiliser de part et d’autre les ressources médicales nécessaires afin d’atteindre leurs objectifs respectifs », indique le Collège.Davantage de formationPar ailleurs, le Collège des médecins demande à ce que la formation médicale des médecins, dans les aspects touchant le domaine du travail, soit améliorée. Selon lui, il faut davantage de formation pour « maintenir un minimum d’efficacité et de compétences dans l’évaluation des milieux de travail, l’identification des risques pour la santé, l’évaluation et la prise en charge des travailleurs atteints d’une maladie professionnelle ou des victimes d’un accident de travail ».Finalement, des mesures doivent être mises en place pour assurer la protection du dossier médical du travailleur, affirme le CMQ, soulignant que les employeurs exercent des pressions pour avoir accès aux dossiers médicaux de leurs employés.

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