Rupture précoce des membranes - Déclencher le travail ne réduit pas le risque d’infections ou de problèmes respiratoires

Le fait de déclencher le travail chez des femmes qui présentent une rupture des membranes entre la 34e et la 37e semaine de gestation ne réduit pas le risque d’infection ou de problèmes respiratoires chez le nouveau-né.Selon des chercheurs néerlandais qui ont présenté les résultats de leur étude à la réunion annuelle de la Society for Maternal-Fetal Medicine à Dallas, le risque global de septicémie néonatale était faible (3,6 %) et ne différait pas entre les femmes qui ont été prises en charge de façon non interventionniste et celles chez lesquelles le travail a été déclenché.« Notre recherche indique que chez les patientes surveillées étroitement, c’est-à-dire prises en charge de façon non interventionniste, aucune différence n’est apparue concernant le risque d’infection ou les problèmes respiratoires chez le nouveau-né, ou le taux de césariennes par rapport à celles chez lesquelles le travail a été déclenché », a dit le Dr David van der Ham, gynécologue-obstétricien au Centre médical de l’Université de Maastricht aux Pays-Bas et auteur de l’étude.« Ces résultats nous permettent de suggérer, lorsque cela est possible, la prise en charge non interventionniste plutôt que le déclenchement du travail. »Le Dr van der Ham a mentionné qu’il existe plusieurs questions sans réponse au sujet du traitement qui serait optimal en cas de rupture prématurée des membranes avant le travail (PPROM pour preterm prelabour rupture of membranes).Dans leur étude précédemment publiée intitulée PPROMEXIL, les chercheurs ont comparé l’efficacité du déclenchement du travail avec celle de la prise en charge non interventionniste chez 532 femmes enceintes après une rupture prématurée des membranes entre la 34e et la 37e semaine de gestation. Ils ont trouvé que l’incidence des septicémies néonatales était faible et que le déclenchement du travail ne réduisait pas le risque de ces septicémies.La présente étude (PPROMEXIL-2) porte sur des femmes enceintes dont la PPROM a duré plus de 24 heures entre la 34e et la 37e semaine de gestation. Entre les mois de décembre 2009 et janvier 2011, 198 femmes ont été réparties au hasard dans le groupe de déclenchement du travail et dans le groupe de prise en charge non interventionniste.La septicémie néonatale constituait le critère d’évaluation principal; le critère d’évaluation secondaire comprenait le syndrome de détresse respiratoire, l’inflammation du chorion et de l’amnios et le type d’accouchement. Les investigateurs ont également réalisé une méta-analyse en combinant leurs données avec celles des études antérieures.Ils ont trouvé que l’intervalle entre la randomisation et l’accouchement était de 1,6 jour après le déclenchement du travail et de 4,9 jours après la prise en charge non interventionniste et que le type d’accouchement et les autres résultats relatifs aux mères étaient comparables.Ils ont observé une septicémie néonatale chez trois nouveau-nés (3,0 %) dans le groupe de déclenchement du travail et chez cinq nouveau-nés (5,4 %) dans le groupe pris en charge de façon non interventionniste (risque relatif de 0,55).Par ailleurs, il y a eu un cas de décès néonatal dans le groupe de déclenchement du travail, en raison d’une perte de sang grave du bébé pendant l’accouchement. Il n’y a pas eu de différences significatives quant aux autres résultats concernant les nouveau-nés. L’inflammation clinique du chorion et de l’amnios a été observée plus souvent dans le groupe de prise en charge non interventionniste (4,1 % contre 0 %).La méta-analyse n’a révélé aucune différence quant au risque de septicémie néonatale entre les stratégies de traitement.Variation des lignes directrices« Il existe de nombreuses lignes directrices différentes dans les pays et elles ont toutes des opinions arrêtées sur ce sujet, a dit le Dr van der Ham. Certaines études portent sur ce sujet mais aucune d’entre elles n’est assez puissante. »« La question des naissances peu prématurées retient de plus en plus l’attention », a dit la Dre Mary Norton, professeur d’obstétrique et de gynécologie à la faculté de médecine de l’Université Stanford en Californie.« Historiquement, on avait pensé que la situation de ces nourrissons presque nés à terme était aussi favorable que celle de leurs homologues nés vraiment à terme, la décision d’accoucher était donc souvent prise assez facilement sans autant d’inquiétude au sujet des complications de la prématurité. »« La prise en charge est en cours de réévaluation sur le moment où il est vraiment nécessaire de procéder à un accouchement précoce par rapport à prolonger l’attente afin que le fœtus atteigne une plus grande maturité », a dit la Dre Norton.Elle a relevé que même si le risque d’infection était faible dans cette étude en cas de prise en charge non interventionniste, l’étude était de taille relativement petite et le risque d’infection des mères était légèrement augmenté.À lire aussiLes césariennes pourraient mettre en danger les bébés petits nés avant termeAnomalies fœtales Les biopuces chromosomiques fournissent plus d’informationLe séquençage massivement parallèle : une nouvelle étude

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