Retenir un éternuement, une mauvaise habitude qui pourrait vous conduire à l’hôpital

C’est un événement «qui n’avait jamais été signalé auparavant» selon le British Medical Journal qui rapporte le cas: un jeune trentenaire a dû être envoyé aux urgences après avoir étouffé plusieurs éternuements de suite en se pinçant le nez et en fermant la bouche. L’homme, présentant des antécédents de rhinites allergiques, a ressenti d’intenses douleurs au cou juste après avoir éternué, et s’est rendu à l’hôpital. Un scanner révèle alors un déchirement de la trachée de 2mm sur 2mm sur 5mm, avec pneumomédiastin et emphysème chirurgical du cou. «Nous soupçonnons que la trachée a été perforée en raison d’une accumulation rapide de pression», notent les médecins de l’hôpital Ninewells de Dundeem en Écosse. Ils affirment en effet que la pression dans les voies respiratoires supérieures, habituellement de 1 à 2 kPa pendant un éternuement, peut augmenter jusqu’à 20 fois si la bouche et le nez sont obstrués. «La perforation trachéale spontanée est une affection rare, potentiellement mortelle», précisent les auteurs du rapport de cas. En temps normal, une telle perforation peut résulter d’une blessure traumatique liée à une complication lors d’une intervention chirurgicale comme une ablation de la glande thyroïde ou la pose d’un stent oesophagien. «Une manœuvre dangereuse qui doit être évitée»Gardé en observation sous analgésiques pendant 48h, le jeune homme n’aura finalement pas besoin de soins intensifs ni de chirurgie, la déchirure étant limitée et ses signes vitaux réguliers. Il lui est cependant interdit d’avoir une activité physique intense pendant deux semaines, et de s’empêcher à nouveau d’éternuer. Cinq semaines après sa sortie de l’hôpital, sa trachée était complètement guérie.Si ce cas est unique, ce n’est pourtant pas la première fois qu’un éternuement étouffé cause de fâcheuses conséquences. En 2020 par exemple, un homme afro-américain s’est retrouvé hospitalisé pour une fracture du larynx après avoir étouffé un éternuement pour ne pas faire tomber ses courses. Âgé de 47 ans, il présentait des antécédents d’apnée du sommeil, d’hypertension et de tabagisme, comme le précise Le Journal de la médecine d’urgence dans lequel est publié le rapport de cas. À lire aussi: Asthme des enfants: une nouvelle étude remet en cause le microbiote intestinal«Arrêter un éternuement en bloquant les narines et la bouche est une manœuvre dangereuse qui doit être évitée, car elle peut entraîner de nombreuses complications telles qu'un pneumomédiastin, une perforation de la membrane tympanique et même un anévrisme cérébral», écrivaient encore les médecins des hôpitaux universitaires de Leicester NHS Trust dans un autre rapport de cas publié en 2019 dans le British Medical Journal.Mais même non réprimé, un éternuement n’en est pas moins sans conséquences: en 2019 toujours, une équipe de chercheurs américains a dénombré 52 cas de blessures liées aux éternuements entre 1948 et 2018. Un petit geste du quotidien pas si insignifiant, donc.

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