Étude sur la productivité et la rémunération: la FMOQ déplore les «raccourcis intellectuels»

Le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, le Dr Louis Godin, rejette les conclusions d’une étude publiée mercredi qui constate la baisse de productivité des médecins québécois malgré l'augmentation de leur rémunération. Selon lui, le rapport emprunte des «raccourcis intellectuels» et ne présente pas de «critères objectifs».En mettant l’emphase sur la baisse du nombre de visites ainsi que sur la diminution du nombre d’actes posés par les médecins, le groupe mené par Damien Contandriopoulos fait fausse route, croit le Dr Godin. «Nous avons délégué les actes plus faciles à d’autres professionnels pour nous concentrer sur des patients plus malades, ceux qui nous demandent le plus de temps. C’est ce qu’on nous a demandé de faire au cours des dernières années», explique-t-il.Des examens qui prenaient 15 minutes il y a 10 ans prennent 25 à 30 minutes aujourd’hui grâce au travail interprofessionnel, ajoute-t-il. «Même si les médecins travaillent moins en fonction du nombre d’actes, le temps qu’ils consacrent avec les patients va en augmentant», affirme-t-il ajoutant qu’une grande partie du travail est payé sur une base forfaitaire et pas seulement à l’acte.Selon lui, il faudrait plutôt regarder l’augmentation du nombre de patients pris en charge ainsi que l’amélioration du taux d’assiduité qui est de près de 85 %. «Au cours des dernières années, ce taux n’a cessé d’augmenter», se réjouit-il.Somme toute, Louis Godin n’est pas surpris par les conclusions du rapport, affirmant que ce n’est pas la première fois qu’il entend parler de ces chiffres.Cette étude servira certains groupes qui veulent mettre de la pression sur le gouvernement à quelque mois de la prochaine élection provinciale, déplore-t-il.De son côté, la FMSQ a préféré ne pas commenter l'étude, indiquant seulement que «les opinions de Damien Contandriopoulos concernant la rémunération des médecins sont connues depuis longtemps».Arrêter les incitatifs financiersDe son côté, la Dre Michèle Pelletier, membre du conseil d’administration de l’Association médicale du Québec (AMQ), estime que pour améliorer la productivité, il faut arrêter de tabler sur les incitatifs financiers et plutôt miser sur une meilleure organisation des soins comme cela se fait au Royaume-Uni, en Alberta et en Colombie-Britannique.«Probablement qu’il faut changer le mode de rémunération des médecins. Toutefois, il n’y a pas de mode parfait. Le salariat peut s’appliquer en radiologie ou en laboratoire, mais n’est pas le meilleur mode pour les médecins de famille en première ligne», a-t-elle expliqué au micro de Paul Arcand au FM 98,5.Le paiement à l’acte peut être un bon mode de rémunération à certaines occasions. Toutefois, ce mode peut inciter des médecins à faire des actes qui ne sont pas pertinents.Celle-ci estime que si les médecins travaillent moins, c’est en partie dû à l’effet générationnel. C’est-à-dire que les jeunes médecins travaillent moins que leurs aînés.Cette nouvelle étude viendra renforcer la perception négative de la population envers les médecins depuis les dernières semaines. L’administratrice de l’AMQ dit comprendre sa colère.«On est d’accord avec la population. La clientèle n’en a pas pour son argent!»

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