Recherche sur le VIH: création d’une biobanque au CUSM

Le Consortium canadien de recherche sur la guérison du VIH (CanCURE) travaille actuellement à la mise en place d’une biobanque de tissus pour pousser la recherche sur le Virus de l’immunodéficience humaine (VIH) à un autre niveau.Bien que CanCURE travaille à trouver un remède définitif contre le VIH, une compréhension parfaite du virus est nécessaire, rappelle le Consortium. Il faut plus particulièrement comprendre où et comment le virus se cache dans le corps humain et pourquoi le virus continue de persister dans le corps, malgré la prise de médicamentation.Même si aujourd'hui les personnes vivant avec le VIH ont une espérance de vie se rapprochant dela normale, elles n'ont pas le choix de prendre leur médication quotidiennement, sinon le virus du VIH réapparaît dans leur sang dans les deux semaines suivant l'arrêt du traitement. Le virus joue à la cachette avec les cellules immunitaires et la thérapie antirétrovirale. Lorsque le VIH est dans sa forme dormante, la thérapie antirétrovirale ne l’affecte pas, car celle-ci peut seulement arrêter le virus qui est activement en train de se répliquer.Le virus se cache dans certaines cellules et organes difficiles à atteindre, comme le cerveau, les poumons et le tube digestif. Ce qui complexifie la recherche chez les êtres humains, car prélever des tissus à ces endroits sur des patients vivants impliquerait un risque important pour ces derniers.Les chercheurs de CanCURE se sont donc inspirés de ce qui se fait déjà aux États-Unis. Ils souhaitent étudier les réservoirs VIH, les endroits où le virus se cache, dans les tissus profonds des individus peu de temps après leur décès.Ainsi, la Dre Cecilia Costiniuk, clinicienne-scientifique à l’IR-CUSM et membre de CanCURE, a choisi de mettre sur pied une biobanque de tissus.Les personnes vivant avec le VIH peuvent maintenant faire don de leur corps après leur mort, afin que soit réalisée une autopsie ou une petite biopsie. De petits morceaux de tissus de divers organes connus pour jouer un rôle dans la persistance du VIH pourront ainsi être échantillonnés.En attendant leur utilisation pour une étude, les spécimens seront entreposés de façon sécuritaire dans une biobanque de tissus à l’IR-CUSM et mis à disposition des scientifiques de CanCURE.«Nous avons eu l’autorisation du comité éthique du CUSM en septembre et on pense pouvoir utiliser les tissus d’ici les cinq prochaines années», a expliqué à ProfessionSanté.ca la Dre Costiniuk.Le défi pour les prochains mois sera de faire connaître le programme. «Nous allons commencer à en parler avec nos patients plus âgés et laisser des brochures dans les salles d’attente de notre clinique. Il faut aussi s'assurer qu'un tel programme soit accepté dans la communauté», a ajouté la médecin.Pour l'instant, la biobanque sera uniquement au CUSM, mais la Dre Costiniuk n'exclut pas qu'un jour le projet s'étende à d'autres centres si ces derniers démontrent de l'intérêt.

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