Rapport de l'INESSS: bientôt plus de 3000 lits d'hôpitaux de COVID au Québec

«Vu les chiffres des derniers jours, on n'a pas été très surpris par ces projections», convient le président-directeur général de l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS), le Dr Luc Boileau. «Mais j'avoue que ce n'est pas réjouissant de voir les seuils qu'on pourrait atteindre prochainement», ajoute-t-il en gardant espoir que les mesures sanitaires annoncées fin décembre produiront bientôt leurs effets. Pour les lits réguliers, les projections dévoilées jeudi matin suggèrent que d'ici deux semaines, plus de 3000 lits pourraient être occupés par des patients souffrant de COVID-19, soit bien au-delà du niveau trois établi par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et des seuils observés lors des vagues précédentes. Pour les lits aux soins intensifs, les projections prévoient également que d'ici deux semaines, plus de 400 lits pourraient être occupés, au-dessus des seuils observés lors des vagues précédentes. Selon les derniers chiffres du MSSS, en date du 6 janvier, 1953 malades de la COVID-19 sont hospitalisés au Québec, dont 207 aux soins intensifs. En théorie, au niveau 3, seuls 1252 lits devraient être occupés par des malades de la COVID-19. L'INESSS signale toutefois que le plafonnement des capacités de dépistage observé au cours de la dernière semaine sous-estime désormais de façon importante le nombre de cas réels. Pour cette raison, il n'est plus en mesure de produire de façon fiable son rapport de prédiction. D'autre part, l'Institut observe que les effets des mesures sanitaires annoncées le 20 décembre et le 30 décembre ne sont pas encore visibles dans les données et que leurs effets ne peuvent être pris en compte par les modèles. Une inflexion prévue la semaine prochaine De plus, les capacités limitées de dépistage entraînent un plafonnement du nombre de cas ce qui empêche les modèles d'anticiper une éventuelle augmentation ou diminution des cas. Les modèles de l'INESSS n'intègrent pas non plus la progression de la troisième dose vaccinale et son effet sur les hospitalisations. Cependant, le Dr Boileau a bon espoir que les mesures sanitaires visant à limiter les contacts, annoncées successivement par le gouvernement les 16, 22 et 30 décembre, produiront leurs effets sous peu. «On pourrait voir une inflexion des cas, et par conséquent des hospitalisations, dans le courant de la semaine prochaine», indique le président-directeur général de l'INESSS. Il ajoute que l'arrivée, attendue d'ici la fin janvier du médicament antiviral de Pfizer, le Paxlovid, pourrait aussi changer la donne en réduisant le risque d'hospitalisation. «On est très branchés là-dessus. On a reçu toute la documentation pour prouver l'efficacité ainsi que la sécurité de ce traitement et ensuite identifier les personnes qui pourront en bénéficier en priorité», signale le Dr Boileau. Dans son rapport de projections, l'Institut fait aussi remarquer que plusieurs personnes sont hospitalisées pour une raison autre que la COVID-19, mais qu'elles sont ensuite déclarées positives lors de leur admission ou durant leur séjour. Cette proportion pourrait représenter près de 50% des lits réguliers et plus de 15% des lits aux soins intensifs, selon l'INESSS. «C'est une grosse différence par rapport aux vagues précédentes et ça complexifie la situation, tant pour les patients que pour les professionnels de la santé qui doivent être encore plus attentifs», observe le président-directeur général de l'Institut, qui ajoute que ces données montrent que «le virus circule beaucoup dans la communauté».

Rapport de l'INESSS: bientôt plus de 3000 lits d'hôpitaux de COVID au Québec

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