Quoi de neuf ? : Après une intervention coronarienne percutanée, les statines s'imposent

Un traitement par les statines suivant une intervention coronarienne percutanée devrait être prescrit de routine chez presque tous les patients, selon une présentation par affiche au dernier congrès de l’American Heart Association. Des études contrôlées et randomisées ont montré que les statines étaient bénéfiques chez les patients atteints de maladies des artères co-ronaires, mais il existe peu de données sur leur usage chez les sous-groupes qui subissent une intervention coronarienne percutanée, a dit l’auteur de l’étude, le Dr Boniface Chan, fellow cardiologue interventionniste au Queen Elizabeth II Health Sciences Centre, à Halifax. L’étude est une analyse rétrospective des cas de près de 1400 patients qui ont subi une intervention coronarienne percutanée entre juillet 2002 et décembre 2003, et dont les données proviennent du registre APPROACH de la Nouvelle-Écosse. Les données sur les issues ont été tirées du registre Improving Cardiac Outcomes, de la Nouvelle-Écosse. On a exclu les sujets n’ayant pas reçu d’endoprothèse ni subi d’angioplastie coronarienne transluminale percutanée. Parmi les patients soumis à l’analyse, 1159 ont reçu un traitement par les statines et 237 n’en ont pas eu. Selon le Dr Chan, son équipe de chercheurs était intéressée à voir non seulement comment les données cliniques se reflétaient dans la réalité, mais aussi comment les sous-groupes à haut risque, comme les patients âgés, les femmes, les diabétiques et les patients ayant une insuffisance rénale, se comportaient sous traitement par les statines. Au début de l’étude, ceux qui recevaient des statines étaient significativement plus susceptibles d’être jeunes et des hommes, et significativement moins susceptibles d’être diabétiques, fumeurs ou atteints d’insuffisance rénale, ce qui indique que les patients des sous-groupes à haut risque étaient sous-traités, a dit le Dr Chan, ajoutant cependant qu’au fur et à mesure que l’étude avançait, les statines étaient plus utilisées dans ces sous-groupes. Plus de trois ans après le congé ayant suivi l’intervention coronarienne percutanée, les patients qui recevaient des statines étaient, de façon significative, plus susceptibles de n’avoir expérimenté aucun événement cardiaque majeur, défini comme étant le décès, l’infarctus du myocarde non fatal, une revascularisation du vaisseau cible ou un pontage aortocoronarien. Au suivi moyen de 2,46 ans, 17 % des patients sous statines ont connu des événements cardiaques majeurs, comparativement à 37 % des patients n’en recevant pas. Les taux de décès et d’infarctus du myocarde étaient si-gnificativement bas parmi les patients traités par les statines, et ils le sont demeurés après ajustement pour tenir compte de variables comme l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, le tabagisme, la dyslipidémie, l’insuffisance rénale, le diabète, l’hypertension, la longueur de l’endoprothèse et l’endoprothèse à élution de médicaments. La revascularisation du vaisseau cible et les pontages aortocoronariens sont survenus chez la même proportion de patients sans égard au traitement par les statines. Les patients de tous les sous-groupes à haut risque ont bénéficié des statines. À 3,5 ans de suivi, les événements cardiaques majeurs étaient significativement moins courants chez ceux qui recevaient les statines que chez ceux qui n’en recevaient pas : les femmes (risque relatif [RR] de 0,6), les diabétiques (RR 0,6), les patients de plus de 75 ans (RR 0,5) et ceux ayant une insuffisance rénale (RR 0,6). « Nous voulions vérifier si les données de l’étude contrôlée et randomisée se reflétaient dans la réalité et nous avons été enchantés de constater que c’était le cas. Nous voulions également voir ce que nous faisions avec les sous-groupes et nous avons malheureusement découvert que nous ne les traitions pas de façon aussi énergique que nous le devrions », a expliqué le Dr Chan, qui ajoute que le message global est que les seuls patients qui ne devraient pas recevoir de statines à la suite d’une intervention coronarienne percutanée sont ceux qui ont des facteurs de risque d’intolérance aux statines. « Selon moi, n’importe quelle dose de statines est préférable à aucune dose de statines », conclut-t-il.

Quoi de neuf ? : Après une intervention coronarienne percutanée, les statines s'imposent

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes