Quatrième vague de COVID: «C’est démoralisant… », dit la présidente de l’AMUQ

Malgré un départ plutôt lent, la quatrième vague de COVID-19 a pris de la vitesse début août. Le nombre de cas a explosé: 184 le 4 août, 234 le 10 août, plus de 400 le 13 août et 1163 se sont ajoutés durant la fin de semaine du 14 et 15 août. Dans les rangs des équipes soignantes des hôpitaux, ce retour en arrière passe mal. «Nous pensions que nous en étions sortis après la troisième vague. On se dit maintenant ‘‘pas une autre !’’, lance la Dre Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec (AMUQ). C’est encore à recommencer, à voir de nouveaux cas de COVID, à se protéger, à mettre des jaquettes, à faire attention. Même si nous sommes vaccinés, on se demande s’il y aura un nouveau variant qui sera plus résistant au vaccin. C’est démoralisant de penser à ça.» La Dre Morris ne cache pas que ce quatrième assaut de la pandémie, qui survient dans l’une des pires crises que les urgences aient jamais connues au Québec, lui fait peur. «On connaît la maladie, on a quand même un bon taux de vaccination au Québec, mais dans le réseau, les gens sont brûlés. Si nous avons peur pour les patients, quels effets aura cette nouvelle vague sur le personnel qui est déjà au bout du rouleau?», craint-elle. Un énorme défi Les trois premières vagues ont saigné les urgences de leur personnel. Beaucoup de gens d’expérience sont partis, soit parce qu’ils n’en pouvaient plus des heures supplémentaires obligatoires, soit par épuisement professionnel. Certains sont passés au secteur privé, d’autres ont pris une retraite hâtive. Ce sont des pertes d’expertise que déplorent fortement les urgentologues, encore plus à l’aube d’une nouvelle récidive de la pandémie. «Nous connaissons la COVID. Avec du personnel en bonne santé, des hôpitaux, des urgences et des soins intensifs qui roulent de façon normale, nous saurions comment y faire face, commente la Dre Morris. Mais avec le manque de personnel, cela nous apparaît comme toute une vague!» «Ce sera un énorme défi, mais s’il y a quelque chose que le passé nous a appris, ajoute-t-elle sur un ton qu’elle veut optimiste, c’est que le réseau a été capable de faire face à la crise, de se mobiliser, de mettre des protocoles en place rapidement, d’implanter des solutions et de trouver du personnel pour les CHSLD. Nous avons les ressources, nous avons été capables de nous en sortir. La troisième vague a été moins difficile au Québec que dans le reste du Canada et aux États-Unis: pourquoi ne transpose-t-on pas cette agilité au système actuel pour essayer de régler la question du manque de personnel?» Elle souligne toutefois que les solutions devront venir de très haut: ce sera au ministère de la Santé et des Services sociaux ou au gouvernement de proposer des mesures incitatives afin de ramener du personnel dans les hôpitaux et les urgences qui craquent dangereusement depuis quelques semaines. Christian Dubé le comprendra-t-il rapidement et prendra-t-il les moyens pour y parvenir, comme l’AMUQ et l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec le pressent de le faire? «On se croise les doigts», dit la Dre Morris.

Quatrième vague de COVID: «C’est démoralisant… », dit la présidente de l’AMUQ

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