Projet de loi 130: la FMOQ et la FMRQ réitèrent leurs inquiétudes

Après la vive réaction de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) au lendemain de l’adoption du projet de loi 130, voilà que la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ) font part de leurs inquiétudes concernant l’application du texte de loi, très critiqué par ailleurs.Les deux organisations dénoncent la concentration des pouvoirs au niveau ménéstériel. D’après la FMOQ, la toile de fond du projet de loi était «d’augmenter encore plus les pouvoirs du ministre [de la Santé] sur l’organisation du réseau et sur les personnes qui y travaillent», une approche que son président, le Dr Louis Godin qualifie d’«autoritaire et coercitive».Un avis partagé par le président de la FMRQ, le Dr Christopher Lemieux. Ce dernier déplore que cette centralisation des pouvoirs ne touche pas que les grandes orientations, mais également l’allocation des ressources médicales dans chacun des établissements. De cette façon, le ministre va «à l’encontre des engagements pris solennellement» lors de l’adoption du projet de loi 10, en avril 2015.Pour la FMRQ, en agissant ainsi, Gaétan Barrette «risque de réduire à néant ce qui reste de flexibilité dans le réseau, une flexibilité qui est nécessaire à la gestion d’un établissement au quotidien». Il compromet aussi l’autonomie professionnelle des médecins, en réduisant leur pouvoir décisionnel sur l’utilisation des ressources dans les établissements.Inquiétudes autour des obligations La FMOQ et la FMRQ ont dit craindre les nouveaux pouvoirs octroyés aux conseils d’administration et au ministre en ce qui a trait à la détermination des obligations liées à certains privilèges de pratique.La FMRQ redoute notamment une «possible discrimination à laquelle les plus jeunes médecins pourraient faire face lorsqu’ils débuteront leur pratique autonome», en se faisant imposer des obligations particulières. Ainsi, le ministère créerait «deux classes de médecin de même formation», soutient le Dr Lemieux.Pour l’instant, les modalités d’application demeurent inconnues. Celles-ci seront déterminées par règlement. La FMOQ a dit ne pas exclure la possibilité d’un recours ou d’une initiative pour contester son application.Le Dr Louis Godin, lui, se réjouit du retrait de la disposition contenue dans l’article 7 du projet de loi qui indiquait que le ministre pourrait associer des obligations de travail en première ligne à l’exercice des privilèges en établissement.À lire aussi:Adoption du PL 130: «le jour le plus sombre de l'histoire de la médecine spécialisée», selon la FMSQProjet de loi 130: les médecins ne veulent pas devenir de «simples exécutants»La FMSQ demande le retrait du projet de loi 130

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