Programme de Techniques en pharmacie: une première rentrée attendue

«On a hâte d’accueillir notre première cohorte», confie Richard Hannois, directeur des études au Cégep Gérald-Godin. Le cégep montréalais accueillera une trentaine d’étudiants en Techniques en pharmacie dans quelques jours. Le nouveau programme était en effet réclamé par le milieu depuis plusieurs années. Avec l’évolution des rôles des pharmaciens, il était grand temps d’offrir un programme plus spécialisé que le DEP en assistance technique en pharmacie. «Le programme était extrêmement attendu par le milieu», remarque Éric Aubin, directeur des études au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. «On est prêt». Nouveau programme Si le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) a établi les 21 compétences à acquérir, chaque cégep était responsable de concevoir sa propre grille de cours. «Contrairement à une université, nous ne sommes pas complètement autonomes pour monter les programmes en vase clos. On peut donner une couleur locale, mais tous les cégeps doivent former sur les mêmes compétences», précise Jérémie Pouliot, directeur des études Cégep Rivière-du-Loup et porte-parole du programme à l’échelle provinciale. Les étudiants seront formés pour travailler à la fois dans les pharmacies communautaires et le milieu hospitaliser, et développeront des habiletés techniques, administratives et cliniques. «La tendance dans les cégeps est aussi d’offrir des stages dans les deux milieux», ajoute M. Pouliot. Étudiants au rendez-vous La réponse des étudiants est, en général, assez positive. «On a encore quelques places disponibles, mais nous devrions les combler», avance Éric Aubin. Au Collège d’Alma, la réponse des étudiants est au-delà des espérances. «Nous avions 25 places, et nous avons eu plus de 50 demandes au premier tour», raconte Justin Carrier, directeur adjoint des études au développement des programmes et de la réussite au Collège d’Alma. Les établissements ont obtenu des quotas selon leur taille, et accueilleront 60 ou 90 étudiants sur les trois années de formation. Les premiers diplômés seront prêts à intégrer le marché du travail en 2024, mais la reconnaissance des acquis permettra l’arrivée de premiers techniciens en pharmacie d’ici deux ans. La demande pour la reconnaissance des acquis est d’ailleurs forte; le processus démarrera à l’automne à la formation continue des collèges participants. Préparation en un temps record Tout le monde a mis les bouchées doubles être en mesure d’offrir ce programme aussi rapidement: recrutement de professeurs, construction de laboratoires, établissement des plans de cours... En effet, le MEES a enclenché le processus en janvier 2020, et l’annonce des dix cégeps retenus a été faite en octobre dernier, moins d’un an avant l’accueil des étudiants. «C’est important de souligner le travail incroyable qui a été fait pour monter ce programme en moins d’un an», soulève Justin Carrier. Devant cette rare occasion de créer un nouveau programme, les cégeps ont décidé de collaborer pour développer leur programme. «C’était très stimulant», souligne M. Richard Hannois. «[Dans le contexte], c’est intéressant de partager nos expertises», ajoute-t-il. Les programmes de même que les plans d’aménagement des laboratoires ont été élaborés en collaboration avec des pharmaciens communautaires, du milieu hospitalier et d’autres experts. Les cégeps ont procédé à l’embauche de professeurs, pour la plupart des anciens pharmaciens, et de techniciens en travaux pratiques, du moins ceux nécessaires pour donner les cours durant cette première année. «Nous étions préoccupés, parce que ça prend des pharmaciens et il n’y en a déjà pas beaucoup, mais nous sommes contents de la réponse», souligne M. Aubin, basé en Abitibi-Témiscamingue, là où les besoins en main-d’œuvre en pharmacie sont particulièrement criants. «Ce qui retarde un peu, c’est la construction des laboratoires. C’est un projet d’ampleur, et nous ne voulions pas faire de construction durant les cours», explique M. Carrier. Les cégeps doivent en effet fournir deux laboratoires dédiés (un pour le volet pharmacie communautaire, l’autre pour le milieu hospitalier avec salle blanche). Certains laboratoires ne sont pas complètement terminés, mais les cégeps concernés utiliseront d’autres laboratoires temporairement.

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