Prix des médicaments: l’AQPP rejette les chiffres avancés dans un article de La Presse

Jean Bourcier, directeur général de l'AQPP, estime que La Presse a fait preuve de peu de rigueur scientifique en s'attardant à des cas extrêmes.L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) réfute les chiffres indiqués dans un article de La Presse, le 5 mars, où il est mentionné que les médicaments prescrits sont presque 20 % plus chers pour les Québécois assurés au privé.Selon une étude du ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS), citée par la journaliste Marie-Eve Fournier, les personnes assurées par le privé ont payé en moyenne leurs médicaments 18,6 % plus cher que celles couvertes par le régime public, ce qui représente une augmentation de 1 % comparativement aux années précédant 2016. Cet écart de prix s’explique uniquement par le montant des honoraires professionnels facturés par les pharmaciens qui incluent les frais d’exploitation de la pharmacie et un profit.Le directeur général et vice-président exécutif de l'AQPP, Jean Bourcier, rejette le résultat de cette étude. «Ce chiffre est tiré d’un rapport qui se fonde sur une méthodologie inconnue et des données obsolètes prises dans un contexte qui ne représente pas la réalité de la pharmacie communautaire», affirme-t-il par voie de communiqué. Selon lui, le ministère a utilisé un échantillon de transactions datant de 2015-2016, en appliquant une méthode d’analyse que le MSSS refuse de communiquer à son association.Après avoir utilisé la méthode de référence Levert et analysé 97 % des transactions faites au privé entre le 1er juillet 2016 et le 30 juin 2017, l’AQPP arrive plutôt au chiffre de 13,6 %. De plus, selon ses données, l’écart type pour 90 % des prescriptions se situe autour de 5,87 $.Selon un document du ministère de la Santé et un professeur à la faculté de pharmacie de l’Université Laval, Marc Desgagné, cet écart peut être parfois de plusieurs centaines de dollars.«La Presse et M. Marc Desgagné font preuve de peu de rigueur scientifique dans leur approche en s’attardant à des cas extrêmes, estime l’AQPP. Leurs résultats ne représentent en rien la réalité et ne sauraient définir la ligne de conduite générale des pharmaciens.»Modèle de rémunération désuetL’écart entre les honoraires professionnels facturés au public et au privé s’explique par le fait que les honoraires du régime public n’ont connu aucune augmentation depuis 2014, alors que ceux des régimes privés ont suivi l’indice des prix à la consommation depuis les 20 dernières années, explique l’AQPP. Les honoraires du régime public fixés par le gouvernement se retrouvent ainsi aujourd’hui à 13,4 % en deçà de l’inflation.Selon l’AQPP, l’article de La Presse a au moins permis de mettre en lumière le sous-financement du système public qui ne correspond plus à la réalité de la pharmacie communautaire.«C’est d’ailleurs dans cet esprit que l’AQPP négocie présentement avec le gouvernement québécois une révision complète du modèle de rémunération des pharmaciens propriétaires afin de maintenir et même d’améliorer le haut niveau d’accessibilité, de services et de conseils offerts aux patients par les pharmaciens », termine M. Bourcier.

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