Prise en charge du psoriasis chez les patients de couleur: déclaration de consensus

«Optimisation de la prise en charge du psoriasis chez les patients de couleur: un consensus canadien Delphi» a été rédigé par 16 dermatologues d'origines ethniques diverses et spécialisés dans le psoriasis, originaires de tout le Canada. Le document de 12 pages, publié dans le Journal of American Academy of Dermatology, aborde des sujets tels que la présentation clinique, la terminologie, les lignes directrices, les avis d'experts, etc. Douze autres experts ont également contribué à affiner les déclarations de consensus.Dans un communiqué de presse publié par Johnson & Johnson, le principal bailleur de fonds de l'initiative, «les écarts importants dans le traitement du psoriasis chez les patients de couleur ont contribué à l'élan pour parvenir à ce consensus». Le communiqué note également que «les limites des données et des recherches disponibles ont contribué à des disparités dans les soins, ce qui laisse bon nombre de ces patients mal desservis».Le communiqué cite la Dre Geeta Yadav, dermatologue à Toronto, qui a affirmé: «En tant que dermatologue spécialisée dans la peau de couleur, j'ai pu constater directement des écarts dans les soins et le besoin essentiel d'approches diagnostiques et thérapeutiques personnalisées.» La Dre Yadav, FRCPC, est chercheuse pour l'étude VISIBLE et membre principale du corps professoral du consensus canadien.En effet, de nombreuses études dans la littérature médicale montrent que les patients de couleur ont souvent des diagnostics retardés ou manqués, en grande partie à cause du manque d'images diverses dans le matériel d'apprentissage de la dermatologie à la faculté de médecine.Ne manquez pas: Une base de données d'images dermatologiques incluant divers types de peau dans sa version bêtaMais ce n’est pas le seul obstacle, comme le démontre une étude réalisée en 2022 par certains des auteurs du consensus. Elle soulignait que «par rapport aux patients blancs atteints de psoriasis, les patients de couleur peuvent être moins familiarisés avec les thérapies biologiques pour le psoriasis et avoir des taux de traitement différents, sont plus susceptibles d'être hospitalisées pour le psoriasis, et leur accès aux médecins peut également différer.Cela souligne la nécessité de renforcer l'éducation et la sensibilisation à cette maladie dermatologique chez les patients de couleur, comme le fait remarquer la déclaration de consensus.Le nouveau consensus Delphi contient 11 énoncés sur la terminologie liée à la couleur de peau, cinq énoncés primaires et quatre énoncés secondaires traitant de la présentation clinique et du diagnostic différentiel, ainsi qu'une brève discussion sur les directives en matière de traitement. Quatre autres énoncés portant sur les outils d'évaluation actuels et l'accès aux soins ont également été élaborés sur la base d'avis d'experts uniquement.À lire aussi: Le psoriasis lié à une diète riche en aliments ultra-transformésParmi les 24 énoncés qui ont fait l'objet d'un large consensus, on peut citer:* Il est nécessaire de développer des bases de données complètes d'images de la couleur de la peau pour refléter la diversité des patients et des présentations de maladies.* Le concept de «race» n'a aucune justification scientifique.* Les termes raciaux, ethniques et géographiques ne sont pas liés aux caractéristiques de la peau et doivent être évités, et les dermatologues devraient rester concentrés sur les caractéristiques biologiques de la peau.* Le terme «peau de couleur» est utilisé à des fins dermatologiques parce qu'il se rapporte à des termes descriptifs reflétant la diversité cutanée pour adapter les soins à tous les patients, y compris toutes les teintes.* Un vocabulaire descriptif doit être adopté pour être inclusif et culturellement approprié, reflétant la diversité cutanée.* Les altérations pigmentaires doivent être prises en compte dans la prise en charge du psoriasis:a. Il convient de prendre en considération la prescription de traitements topiques chez les patients dont la peau est colorée, car ils peuvent contribuer à l'altération de la pigmentation.b. La photothérapie chez les personnes ayant une peau de couleur peut temporairement assombrir la peau, ce qui peut être inacceptable pour certains patients.c. L'instauration précoce de traitements systémiques doit être envisagée, le cas échéant, chez les patients de couleur afin de minimiser les séquelles de l'altération pigmentaire liée à la maladie.d. Une éducation appropriée, des conseils, des études supplémentaires et des directives de traitement sont nécessaires pour prévenir et gérer la dyspigmentation.* Il existe peu de preuves que l'efficacité des thérapies systémiques varie selon les populations, y compris les patients de couleur. Des recherches supplémentaires sont nécessaires.* Les essais cliniques sur le psoriasis recrutent principalement des personnes de race blanche, ce qui limite l'applicabilité des résultats aux patients de couleur. Les études futures devraient avoir une représentation plus équitable.* Il est nécessaire de disposer d'outils d'évaluation qui ne s'appuient pas sur l'érythème comme marqueur de l'inflammation.Sur le sujet: Dermatologie: de plus en plus de ressources adaptées aux différentes couleurs de peauPour les médecins qui souhaitent en savoir plus sur les aspects cliniques des maladies de la peau chez les patients de couleur, l'Association canadienne de dermatologie (ACD) propose une série de webinaires gratuits sur son site web: «Apprentissage sur la diversité de la peau: Élargir les perspectives en dermatologie».Elle aborde les différences de présentation des troubles cutanés en fonction de la couleur de la peau, les différences de prise en charge des affections selon les différentes textures et types de cheveux, et les variations au niveau des ongles.

Prise en charge du psoriasis chez les patients de couleur: déclaration de consensus

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