Prescription de cannabinoïdes médicaux en soins de première ligne: de nouvelles lignes directrices

De nouvelles lignes directrices suggèrent aux médecins de famille de bien réfléchir avant de prescrire de la marijuana médicale à leurs patients.Les «Lignes directrices simplifiées en matière de prescription de cannabinoïdes médicaux en soins de première ligne», publiées le 15 février dernier dans le Médecin de famille canadien, indiquent en effet qu'il existe peu de données probantes appuyant les bienfaits de l'usage des cannabinoïdes pour de nombreux problèmes de santé.«Bien que l’usage de cannabinoïdes ait été encouragé pour une gamme de problèmes de santé, la base factuelle se heurte à la partialité et à l’absence de recherche de haut niveau», a déclaré le Dr Mike Allan, coauteur et professeur de médecine factuelle au Département de médecine familiale de l’Université de l’Alberta.Les lignes directrices indiquent également que tout bénéfice pourrait être annulé par un préjudice potentiel, ou que les torts pourraient l'emporter sur les bienfaits.Une revue systématique ciblée des revues systématiques sur l’usage de cannabinoïdes pour la douleur chronique, les nausées et les vomissements, et la spasticité, de même que sur ses effets indésirables potentiels, a été réalisée. Ces domaines ont été choisis puisqu'ils étaient dotés de données probantes raisonnables.Les cannabinoïdes médicaux incluaient les cannabinoïdes pharmaceutiques (nabilone et nabiximols) et la marijuana médicale.Les recommandations ont ensuite été rédigées par un Comité des lignes directrices en matière de prescription, composé de sept médecins, un pharmacien, une IPS et un représentant de patients.Le comité a trouvé des recherches acceptables sur l'utilisation des cannabinoïdes notamment pour la douleur neuropathique, la douleur cancéreuse et liée aux soins palliatifs, la spasticité dans la sclérose en plaques et les lésions de la moelle épinière, et les nausées et vomissements induits par la chimiothérapie.Il a toutefois conclu que les bénéfices étaient généralement mineurs.«Lorsqu'ils sont envisagés, il faut discuter avec le patient des bienfaits limités et des torts beaucoup plus fréquents liés aux cannabinoïdes, et faire l’essai d’abord de cannabinoïdes pharmaceutiques (plutôt que de marijuana médicale)», recommandent les auteurs.Le comité a également constaté que les torts liés aux cannabinoïdes étaient «uniformes et fréquents dans tous les cas où une ordonnance était envisagée». Outre les effets attendus comme une sensation d'euphorie ou d'être «gelé», la sédation, les étourdissements, l'hypotension et la confusion étaient aussi rapportés.«Nous espérons que des essais randomisés contrôlés de bonne qualité ultérieurs viendront clarifier les données probantes et pourront mener à la réévaluation des recommandations», conclut le comité.Les lignes directrices seront distribuées à environ 30 000 médecins au Canada.

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