PREM 2010 à 2013 en omnipratique - Faible croissance des postes pour les régions intermédiaires et éloignées

Les médecins de famille des régions intermédiaires et éloignées qui aspirent à mettre un terme à leur carrière et rêvent de renforts pour assurer leur succession devront probablement continuer à s’armer de patience. Les PREM qui sont consentis à ces territoires depuis 2010 afin de combler les départs à la retraite, les décès, les déménagements ainsi que la hausse des besoins ont très peu augmenté ces quatre dernières années, alors que les effectifs médicaux prennent de l’âge.Exception faite de l’Outaouais, le nombre de PREM consentis aux autres membres du groupe des régions intermédiaires et éloignées n’a progressé qu’à la fréquence de deux à trois par an en quatre ans, montre un relevé des PREM en médecine familiale de 2010 à 2013, produit avec les chiffres du ministère de la Santé et des Services sociaux.Pour 2013, 30 PREM ont été affectés à l’Outaouais cette année, comparativement à 20 en 2010. C’est un bond appréciable en quatre ans, mais des raisons majeures expliquent cette hausse. Le recrutement de médecins de famille y s’avère toujours difficile et l’an dernier, plusieurs postes en omnipratique n’ont pas été comblés. En plus de souffrir d’un manque chronique d’omnipraticiens, selon son DRMG, le Dr Marcel Rény, l’Outaouais voit de six à sept médecins de famille partir à la retraite chaque année. Il y a donc une bonne récupération à faire.Dans les autres régions éloignées et intermédiaires, les gains en PREM sont mineurs depuis 2010. La Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine s’est même vue attribuer en 2013 un poste de moins qu’il y a quatre ans, soit 12. La Côte-Nord en a obtenu deux de plus qu’en 2010 (15 contre 13) et l’Abitibi-Témiscamingue, un seul (10 contre 9).Voici le tableau préparé par L’actualité médicale, qui montre cette faible progression des PREM dans ces régions.Autres régions Dans les régions universitaires et périphériques, ce n’est pas l’abondance pour le nombre de nouveaux facturants. Un cas parmi plusieurs, celui de la Capitale-Nationale, qui en a obtenu seulement trois en 2013. Ce n’est rien d’encourageant pour les cliniques privées des quartiers de la Basse-ville de Québec en particulier, dont l’avenir est menacé faute de relève. Les vrais renforts ne viendront pas des rangs des jeunes médecins qui commencent à exercer, mais des retours de régions.Un exemple illustre une situation vécue dans plusieurs régions. Dans le secteur de Sainte-Marie-de-Beauce, dans Chaudière-Appalaches, on estime qu’il faudrait une dizaine de médecins pour combler les besoins en omnipratique. Or, la région entière ne s’est vue octroyer que 9 PREM de nouveaux facturants en 2013, contre 10 en 2010. L’aide devra venir des médecins déjà en exercice, mais avec huit postes de cette catégorie accordés à Chaudière-Appalaches au complet, cet apport sera bien maigre. C’est dire que les territoires en pénurie continueront d’être en sous-effectifs cette année.Montréal fera quelques gains en 2013 avec 67 nouveaux facturants contre 58 en 2010 et 30 postes pour des médecins en exercice, mais compte tenu de la taille du territoire, de ses besoins en médecine familiale et du vieillissement de ses omnipraticiens, ce n’est pas encore le « Klondike ».La Montérégie fait des gains qui semblent a priori appréciables. En 2010, elle avait obtenu 29 nouveaux facturants. Elle en aura 46 en 2013, ainsi que 19 postes de médecin en exercice. Comblera-t-elle ses besoins avec ses 65 postes au total ? Cela reste à voir.Voici le tableau des régions universitaires et périphériques conçu avec les chiffres du MSSS.Même si le Québec n’a jamais admis et formé autant de médecins de famille qu’aujourd’hui et que les PREM toutes catégories confondues sont passés de 357 à 429 pour tout le Québec en quatre ans, l’impact ne se fait toujours pas sentir dans les cliniques médicales privées. Des médecins de famille y retardent toujours leur départ à la retraite dans l’attente d’une relève qui ne frappe toujours pas à leurs portes.

PREM 2010 à 2013 en omnipratique - Faible croissance des postes pour les régions intermédiaires et éloignées

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