Pourquoi voudrait-on devenir médecin de famille?

Lors du jumelage final du Service canadien de jumelage des résidents (CaRMS) de 2001, il y avait 38 postes non jumelés en médecine familiale. En 2022, lors du jumelage CaRMS R1 (résidence principale), il y avait 225 postes non jumelés en médecine familiale. C'est évident, personne ne veut être médecin de famille. Mais pourquoi? Voici mon opinion ainsi que mes solutions naïves: Tout d'abord, parlons d'argent. La plupart des diplômés des facultés de médecine ont plus de 100 000$ de dettes. Les médecins de famille gagnent en moyenne 330 000$ en revenu brut, dépensent environ 120 000$ en frais généraux de bureau, paient 100 000$ d'impôts et gagnent donc environ 110 000 $ en revenu net. Si vos dépenses à domicile s'élèvent à 10 000$/mois, vous êtes déjà en train de dépenser trop. N'oubliez pas que ces chiffres ne tiennent pas compte de l'épargne-retraite (pension) ou de l'épargne pour une maison, ni des vacances ou du remboursement des dettes. Ces chiffres ne sont donc pas valables. Donc, si vous voulez gagner plus, vous devez opter pour les spécialités les mieux rémunérées: chirurgiens ou cardiologues. Solution naïve: Tous les médecins doivent être rémunérés à un écart-type près de la moyenne (et non à une différence de 300%) ou recevoir une rémunération assortie d'une pension. Deuxièmement, parlons de respect. Combien de spécialistes dévalorisent les médecins de famille? Les spécialistes demandent souvent aux patients d'aller voir leur médecin de famille au lieu de leur expliquer les choses ou d'organiser le suivi de divers tests. J'ai souvent entendu des spécialistes dire: «Les médecins de famille ont le temps de bavarder et de remplir des formulaires. Il vaut mieux que ce soit votre généraliste qui s'en charge». De plus, combien de médecins de famille enseignent dans les facultés de médecine (outre les stages communautaires)? Combien de pharmaciens et d'infirmières praticiennes parlent de faire la plupart des choses que font les médecins de famille? À quand remonte la dernière fois où les médecins de famille ont été respectés pour leur travail exceptionnel/leurs connaissances/leur expertise en dehors de leur rôle de «praticiens de soins primaires»? Désolé, mais le préjugé inconscient contre les médecins de famille est bien vivant. Solution naïve: Nous avons besoin d'un nombre égal de médecins de famille et de spécialistes enseignant dans toutes les facultés de médecine et nous devons valoriser chaque médecin, peu importe leur spécialité. Des attentes élevées Enfin, reconnaissons que la médecine familiale est difficile. Les patients ont des attentes élevées. Il n'est pas facile de traiter de multiples comorbidités en même temps. Il y a des problèmes de santé mentale, d'observance de traitement, de colère mal dirigée pour les retards et l'incertitude, de multiples obstacles administratifs (des problèmes informatiques aux relations avec les compagnies d'assurance, en passant par les changements de règles quotidiens) et de déterminants sociaux de la santé à gérer. Il est nécessaire d'agir rapidement. Nous ne disposons pas d'une heure pour traiter un cas (et cela n'a pas de sens du point de vue financier). Il n'est donc pas étonnant que les médecins de famille s'épuisent et que peu d’étudiants veuillent le devenir. Solution naïve: Tous les diplômés des facultés de médecine devraient d'abord être des médecins de famille pendant cinq ans après leurs deux années de résidence. Ensuite, s'ils le souhaitent, ils peuvent se former pour devenir des spécialistes. Je voulais que cet article soit provocateur. Je veux que vous démontiez mes opinions et mes solutions. Trouvons un moyen de faire de la médecine familiale la carrière de premier choix et d’attirer un plus grand nombre de diplômés des facultés de médecine. Toutefois, à ce rythme d'apathie et de négligence, je crois que c’est peu probable. Dr Alykhan Abdulla est un médecin de famille qui travaille à Manotick, en banlieue d'Ottawa. Dr Abdulla est l'ex président de la section de la médecine générale et familiale et responsable des programmes de leadership longitudinal dans le cadre de la formation médicale de premier cycle de l'Université d'Ottawa. Cet article a été publié, à l'origine, en anglais, sur le site web de Healthy Debate.

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