Pour les sage-femmes du Québec, la reconnaissance reste un combat

La date du 24 septembre 1999 est marquée au fer rouge pour les sage-femmes québécoises. Après des dizaines d’années de mobilisation, elles acquièrent enfin le droit de pratiquer au sein du réseau de la santé. Mais force est de constater que, 25 ans plus tard, tout reste encore à faire. Si l’Ordre des sage-femmes du Québec recensait 296 membres en 2023, seulement 4,5% des femmes et personnes enceintes sont actuellement accompagnées par une sage-femme, alors que le gouvernement promettait un taux de 10% dès 2019, dénonce aujourd’hui la Coalition pour la pratique sage-femme (CPSSF) – composée de 17 groupes et militant pour l’accès aux services de sage-femmes et aux maisons de naissance dans le réseau public québécois. À lire aussi: Non à la mise sous tutelle médicale de la pratique sage-femme!Ce constat tient en grande partie à la méconnaissance de la pratique sage-femme, tant par les autres professionnels de la santé, qui peuvent manifester certaines réticences, que par le grand public. «Le ministère de la Santé et des Services sociaux a la responsabilité d’investir pour le développement de la profession afin de réduire la méconnaissance et les défis d’accès», plaide ainsi la présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec, Amaili Jetté. Afin d’obtenir un tableau plus précis de la pratique sage-femme et de l’accès de la population à travers la province, l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), membre de la CPSSF, a commandé cet été un sondage Léger, dont les résultats sont dévoilés aujourd’hui. Parmi les répondants (51% de femmes et 49% d’hommes), les ¾ n’avaient pas d’enfants et la moitié résidait dans le Grand Montréal.À lire aussi: L'arrivée d'une sage-femme à Gaspé ouvre la porte à d'autres régionsEn voici les principaux enseignements: 1 Québécois·e sur 4 sait que le suivi et l’accouchement avec une sage-femme est un service couvert par le régime public d’assurance-maladie du Québec.26% des personnes interrogées savent qu’il faut un diplôme universitaire pour pratiquer le métier de sage-femme.37% des Québécois·es savent que les sage-femmes offrent des soins à la fois à la mère et au bébé jusqu’à six semaines.1 personne sur 6, soit 16%, sait comment faire pour obtenir un suivi de grossesse et un accouchement avec une sage-femme.Au-delà des connaissances relatives sur la pratique, les sage-femmes s'inquiètent surtout des disparités territoriales concernant l'accès, souligne Sarah Landry, coordonnatrice du Mouvement pour l’autonomie dans l’enfantement et porte-parole de la CPSSF. «De nombreuses régions, en particulier les régions rurales et éloignées des grands centres, ne disposent toujours pas de services de sage-femme [...]. Cet état de fait est inacceptable et contraire aux principes d'équité en matière de santé.» La coalition demande aujourd’hui au gouvernement des mesures pour étendre l’accès aux sage-femmes à travers la province.

Pour les sage-femmes du Québec, la reconnaissance reste un combat

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