«Ce harcèlement psychologique engendre un sentiment d’aliénation du travail, un déficit d’empathie, une perte de sens et une impression d’absurdité. Ce qui était au départ une passion, une vocation, se transforme pour beaucoup en une job qu’on a hâte de finir pour aller rejoindre sa famille.»
La pharmacienne Karina Savoie se questionne de plus en plus sur les barrières à l’exécution de certains actes en apparence plutôt simples. Faut-il y voir un manque d'expérience, un désintérêt... voire de la paresse?
«La vérité est que j'ai passé tellement de temps à me faire dire quoi faire, quand le faire et comment le faire, que lorsqu'on me donne la possibilité de prendre toutes ces décisions par moi-même, je me sens paralysée», confie la Dre Mills.
La COVID-19 a amené le réseau public et les professionnels qui le composent aux limites de leurs capacités, exposant au grand jour des problèmes systémiques qui sont dénoncés depuis déjà plusieurs années.
Que ce soit par rapport aux chaînes et bannières, aux RPA, aux autres professionnels de la santé, aux pharmaceutiques, la question de l’indépendance revient régulièrement en pharmacie. Comment résoudre le problème?
«La reconnaissance du rôle crucial des infirmières et la planification pérenne des effectifs sont du ressort des établissements et du MSSS. Nous ne sommes pas dans une crise ponctuelle, mais bien dans un problème de longue date amplifié par la COVID-19. Il faudra donc plus qu’une mesure temporaire pour le régler», estime la Dre Caroline Laberge.
En plus d'être confrontés au risque d'infection, les travailleurs de la santé font de plus en plus souvent face à l'intimidation, aux menaces et à l'agressivité de certains patients dans le contexte de leur pratique. En avez-vous vécu?
Parfois la mort me fait penser à une course de chevaux: «Dans le couloir numéro 1, on retrouve Néo-les-métas. Dans le 2, Coronaro-la-plaque. Dans le 3, adulée de tous, Sras-la-vedette...»