Observance thérapeutique - Un pilulier électronique pour suivre le patient à distance

La firme DOmedic de Québec vient de mettre en marché un pilulier électronique qui avise non seulement le patient de prendre correctement ses médicaments au moment requis, mais aussi les professionnels de la santé de son adhésion au traitement.« C’est un électronicien de Québec, Jocelyn Bertrand, qui a inventé ce pilulier électronique parce que sa belle-mère avait de la difficulté à prendre ses médicaments », raconte Benoît Demers, président-directeur général de DOmedic et anciennement copropriétaire d’Informatique D.L.D.Le DO-Pill est le premier produit commercialisé par DOmedic. « Le pharmacien effectue les mêmes tâches qu’avec un Dispill », précise Benoît Demers. Les médicaments sont placés dans une membrane de plastique (DO-Pac – similaire au Dispill) que le patient, le personnel infirmier ou l’aidant naturel change chaque semaine en la mettant dans le DO-Pill (boîtier électronique).Le DO-Pill est interfacé avec le logiciel de laboratoire Assyst Rx de Telus Solutions en santé. Au lieu d’imprimer une feuille pour la coller sur le Dispill, le logiciel de laboratoire envoie les renseignements, via le système DO-Comm, dans une base de données de DOmedic pour effectuer la programmation de chaque case du DO-Pill. Ensuite, le système imprime un code à barres pour identifier le DO-Pill du patient et le profil pharmacologique qui sera placé derrière le DO-Pill.Comme les autres piluliers, il contient 28 cases correspondant aux sept jours de la semaine et aux quatre moments de prise de la journée. Il est possible de programmer le DO-Pill pour plus de quatre prises quotidiennes en utilisant alors plus d’un DO-Pac. Un afficheur signale certaines situations, par exemple qu’il est temps de prendre un médicament, qu’une mauvaise case a été ouverte, ou qu’il est nécessaire d’insérer un nouveau DO-Pac.DOmedic a ciblé en premier lieu le marché des foyers pour personnes âgées. Chaque semaine, la pharmacie leur livre les DO-Pac qui sont remis aux patients. Lorsqu’il est temps qu’un patient prenne ses médicaments, le DO-Pill émet un signal sonore et visuel pour indiquer la case qu’il doit ouvrir. Le signal sonore se répétera si le patient n’a pas pris ses médicaments. Le DO-Pill émettra un signal sonore différent si le patient se trompe de case. Le pilulier peut aussi signaler au personnel infirmier ou à un aidant naturel que le patient n’a pas pris sa médication. Cette technologie peut aussi être utilisée par un pharmacien qui voudrait surveiller la prise de médicaments d’un patient à domicile.Consentement du patient obligatoireLe pilulier de DOmedic permet aussi de recueillir plusieurs données sur l’adhésion au traitement qui sont envoyées aux professionnels de la santé via le système DO-Comm. Le patient doit donner au préalable son autorisation. « Tous les actes sont enregistrés, par exemple, si le patient a pris ses médicaments en avance ou en retard, s’il ne les a pas pris, s’il les a pris tous en même temps, etc. », explique Benoît Demers.Il en coûte 30 $ par mois pour utiliser le DO-Pill, ce qui comprend les frais de réseau et de soutien technique. Le pharmacien reçoit un certain montant pour son travail. « C’est un service moins cher que les 90 $ à 450 $ par mois que demandent certains foyers pour la gestion des médicaments d’un résidant », croit Benoît Demers. Ce dernier précise que le prix d’un DO-Pac est similaire à celui d’un Dispill. Un représentant de DOmedic se déplace en pharmacie pour former le personnel du laboratoire sur le fonctionnement du DO-Pill lorsqu’un foyer adopte cette technologie.DOmedic : www.domedic.ca_____________________________________________________________________________________________Colloque de l’OPQ le 9 juinQuel doit être le rôle des pharmaciens au sein d’un système de santé étouffé par la pénurie de main-d’œuvre ? C’est à cette question que tenteront de répondre les participants d’un colloque organisé par l’Ordre des pharmaciens du Québec le 9 juin prochain.Ce colloque, qui se déroulera au Centre Mont-Royal, à Montréal, se divisera en deux segments : en matinée, un portrait des soins de première ligne sera dressé par les invités, tandis que les ateliers de l’après-midi permettront de présenter les initiatives prises par certains pharmaciens afin de favoriser l’interdisciplinarité.« Près d’un Québécois sur quatre n’a pas de médecin de famille, le pharmacien peut donc faire une réelle différence, explique la présidente de l’OPQ, Diane Lamarre. Mais il faut se doter de moyens pour passer à l’action et c’est ce que nous voulons aborder lors du colloque, en donnant des exemples concrets de réussite sur le terrain. »Mentionnons que ce colloque précédera l’assemblée générale de l’OPQ (www.opq.org).

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