Nouvelles activités de la Loi 41: 63 000 patients ont bénéficié des services des pharmaciens

En l’espace de quatre mois, 63 000 patients du Régime public d’assurance médicaments du Québec (RPAM) ont bénéficié des nouvelles activités dont peuvent s’acquitter les pharmaciens depuis l’entrée en vigueur de la loi 41, le 20 juin dernier.À la demande de Profession Santé, la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) a compilé le nombre de services pharmaceutiques facturés au régime public et le nombre de patients ayant bénéficié des nouvelles activités des pharmaciens, qui comprennent la prescription de médicaments pour certaines conditions, l’ajustement et la prolongation de certaines ordonnances (tableau 1).Les données de la RAMQ couvre la période du 20 juin au 25 octobre.Médicaments Prescrits par les pharmaciensLes pharmaciens peuvent prescrire des médicaments pour un total de 11 problèmes de santé lorsqu’aucun diagnostic n’est requis, ainsi que pour 12 pathologies pour lesquelles un diagnostic et un traitement sont déjà connus.Parmi les services de prescription facturés à la RAMQ du 20 juin au 25 octobre, 18 958 ont visé le traitement de problèmes de santé ne nécessitant pas de diagnostic préalable, tandis que 6996 cas ont touché les problèmes nécessitant un diagnostic. Il est à noter que le service entourant la contraception orale d’urgence, que les pharmaciens pouvaient déjà facturer avant l’entrée en vigueur de la Loi 41, n’est pas comptabilisé dans ces données de la RAMQ.« Même s’il estdifficile d’interpréter des données après seulement quelques mois d’application, on peut néanmoins voir que les pharmaciens ont pleinement embarqué dans la mise en place des nouvelles activités. »Du côté des problèmes de santé ne nécessitant pas de diagnostic, des données préalables fournies par la RAMQ montraient que les pharmaciens ont surtout prescrit des médicaments pour la pédiculose, la cessation tabagique et la diarrhée du voyageur.Du côté des conditions dont le diagnostic et le traitement sont déjà connus, le traitement de l’infection urinaire chez la femme est le service le plus facturé par les pharmaciens communautaires à la RAMQ, suivi par les traitements de la rhinite allergique et de l’herpès labial.Prolongation et ajustementEntre le 20 juin et le 25 octobre, les pharmaciens ont effectué des services d’évaluation aux fins de prolonger une ordonnance à 32 866 reprises.Quant à la prise en charge de l’ajustement de la dose de médicaments pour l’atteinte de cibles thérapeutiques, les pharmaciens ont réclamé 21 429 services. La grande majorité des services réclamés (16 315) concernait une prise en charge sous forme de forfaits mensuels.« Considérant la confusion entourant la facturation des nouvelles activités […], c’est un bon démarrage de la part des pharmaciens. »L’OPQ et l’AQPP satisfaits« Même s’il est difficile d’interpréter des données après seulement quelques mois d’application, on peut néanmoins voir que les pharmaciens ont pleinement embarqué dans la mise en place des nouvelles activités, souligne Bertrand Bolduc, président de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ). C’est d’autant plus admirable, car plusieurs obstacles informatiques et logistiques se trouvaient sur leur chemin. »Bertrand Bolduc précise que l’OPQ a fait le choix de retarder sa campagne promotionnelle entourant les nouvelles activités des pharmaciens, afin de permettre à ces derniers d’intégrer progressivement ces responsabilités sans perturber leurs autres tâches quotidiennes.Le premier trimestre d’application de la Loi 41 étant passé, l’OPQ entend maintenant être plus présent sur la place publique pour faire la promotion des nouvelles activités auprès de la population, indique Bertrand Bolduc.L’Ordre a d’ailleurs lancé une campagne d’information sur le Web au début du mois de novembre. Constituée de publicités et de capsules d’animation vidéo, la campagne fait usage des médias sociaux comme YouTube et Facebook pour encourager le partage de ces informations entre les internautes.L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) se montre également satisfaite du premier trimestre d’application de la Loi 41.« Considérant la confusion entourant la facturation des nouvelles activités et les difficultés de la transmettre électroniquement à la RAMQ, c’est un bon démarrage de la part des pharmaciens », explique Jean Bourcier, vice-président exécutif et directeur général de l’AQPP.Comme l’OPQ, l’AQPP ne s’est pas lancée dans une campagne promotionne des nouvelles activités durant l’automne. « Puisque le gouvernement doit produire un règlement pour permettre le remboursement des nouvelles activités par les assureurs privés, ce qui se traduira par une couverture pour l’ensemble des Québécois, nous voulions éviter de créer de la confusion parmi la population », mentionne Jean Bourcier.Selon Jean Bourcier, il sera davantage possible d’évaluer correctement la portée des nouvelles activités lorsque le règlement aura été adopté par le gouvernement et qu’une autre période de plusieurs mois se sera déroulée.Quatre activités de la loi 41 rémunérées selon l’entente AQPP-MSSSL’évaluation dans le but de prescrire un médicament pour un problème de santé mineur lorsque le diagnostic est connuL’évaluation dans le but de prescrire un médicament lorsqu’aucun diagnostic n’est requisL’évaluation dans le but de prolonger une ordonnanceLa prise en charge de l’ajustement d’un médicament pour atteindre les cibles thérapeutiques

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