Nouvelle norme sur les préparations magistrales non stériles: Les 3 questions les plus souvent posées

Au début de l’année, l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) a tenu à Montréal une soirée d’information au sujet de sa nouvelle norme sur les préparations magistrales non stériles. On y a répondu aux questions les plus fréquemment posées par les pharmaciens, lesquelles portaient sur la tenue vestimentaire adéquate, le comportement du personnel, le partage des responsabilités, ainsi que la tenue d’un registre des préparations. Résumé.1. Pourquoi doit-on porter un bonnet et un masque pour exécuter des préparations magistrales non stériles ?« Lorsqu’on va manger dans un grand restaurant, on souhaite ne jamais retrouver dans sa soupe un cheveu ou un bout d’ongle », a répondu Andrée Néron, pharmacienne au CHUM. C’est la même chose pour nos patients. »Elle a justifié de telles exigences par les éléments suivants : pour éviter que le préparateur contamine les préparations; pour une question d’hygiène; et pour éviter que le préparateur se contamine ou ne contamine l’environnement ou d’autres personnes avec des ingrédients dangereux ou potentiellement irritants ou allergisants.Andrée Néron a ensuite énuméré les conditions générales qui s’appliquent aux trois catégories de préparations magistrales non stériles et certaines particularités propres à chacune d’entre elles (voir les tableaux 1, 2 et 3).2. Quelles sont les responsabilités du pharmacien qui sert une préparation magistrale non stérile préparée par un confrère d’une autre pharmacie ?Pour répondre à cette question, le pharmacien Jean-Philippe Gentès, de Gentès & Bolduc Pharmaciens, a défini les trois rôles que peut remplir un pharmacien selon la nouvelle norme : pharmacien désigné au soutien; pharmacien préparateur; et pharmacien dispensateur.Le pharmacien désigné au soutien s’est vu confier par le pharmacien propriétaire ou le chef de département de pharmacie d’un établissement de santé les tâches suivantes :la formation et l’évaluation du personnel; la rédaction, la mise à jour et l’application des politiques et des procédures de préparation; les activités de préparation (installations et matériel appropriés, ingrédients de qualité, documentation); et le contrôle de qualité.Pour sa part, le pharmacien qui exécute ou surveille l’exécution des préparations magistrales non stériles (pharmacien préparateur) doit s’assurer que les procédures sont appliquées et respectées; que les appareils et les instruments fonctionnent adéquatement, sont nettoyés et entretenus; que le processus de préparation est respecté (choix de formule, ingrédients, calculs, étiquetage, etc.); et que les informations pertinentes sur la préparation sont fournies.Enfin, le pharmacien dispensateur qui sert une préparation magistrale non stérile à un patient ou à un autre professionnel de la santé doit valider l’ordonnance, inscrire au dossier pharmacologique les coordonnées du pharmacien préparateur s’il y a lieu, étiqueter le produit correctement, respecter les conditions d’entreposage et de livraison, donner les conseils appropriés au patient et assurer la prise en charge du patient pour l’ensemble de sa médication.« Le pharmacien peut porter plusieurs chapeaux, a précisé Jean-Philippe Gentès. Il peut être à la fois le pharmacien préparateur et le pharmacien dispensateur, et même dans certains cas le pharmacien désigné au soutien. »Quant à l’aspect légal, Danielle Fagnan, directrice des services professionnels à l'OPQ, a expliqué que la responsabilité est partagée. « Si on décide de déléguer la préparation à un pharmacien préparateur, la responsabilité relative à la préparation relève du pharmacien préparateur qui est, par conséquent, responsable de la qualité du produit. Le pharmacien dispensateur, pour sa part, sera notamment responsable d’évaluer l’ordonnance et de donner les conseils appropriés à son patient. »3. Doit-on tenir un registre pour chaque préparation magistrale non stérile de catégorie 1 ?« Toute préparation magistrale, peu importe la catégorie, nécessite un registre des préparations, a répondu la pharmacienne Marise Quirion, inspecteure nommée à l’OPQ. Comme la préparation sera refaite plusieurs fois, on doit s’assurer de son uniformité d’une fois à l’autre. De plus, on doit être capable de retracer les préparations en cas de rappel d’un produit de façon à pouvoir aviser les patients. »Pour chaque renouvellement, une inscription doit être enregistrée dans le registre, en format papier ou sur support informatique. « Ce registre pourrait être informatisé, pourvu que le pharmacien soit capable de retracer ses données, par exemple en cas de rappel d’un produit », a expliqué Marise Quirion.La norme sur les préparations magistrales non stériles précise les informations que doit contenir un registre des préparations.Cette formation donnant droit à deux unités de formation continue peut être visionnée sur le site Internet de l’OPQ (www.opq.org), section Espace vidéo.

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