Nouveau test pour confirmer la maladie de Parkinson chez des cas complexes atypiques

Une décennie après les États-Unis, le Québec dispose enfin d’un test de détection de la maladie de Parkinson chez des patients chez qui le diagnostic est particulièrement difficile à établir. Cet examen de scintigraphie cérébrale est maintenant disponible et réalisé depuis deux semaines au CHU de Québec ainsi qu’au CHUM, à Montréal.Le test, DAT-Scan, consiste à injecter une molécule qui agit comme traceur neurologique. Après l’injection d’un produit radioactif par voie intraveineuse, un appareil d'imagerie va mesurer l'activité de ce traceur au niveau de zones profondes du cerveau. Le résultat sera interprété par un médecin en médecine nucléaire. Chez les patients parkinsoniens, l'activité détectée au niveau de ces zones cérébrales profondes est réduite de façon asymétrique, ce qui permet éventuellement de confirmer l’examen clinique.Les avantages du testLe test peut constituer un avantage pour le patient chez qui le diagnostic de Parkinson est équivoque ou chez qui les symptômes sont atypiques, souligne le Dr Robert Laforce Jr, neurologue au CHU de Québec. Les syndromes parkinsoniens atypiques présentent des symptômes similaires au Parkinson, mais on les retrouve aussi chez d’autres maladies neurodégénératives qui diffèrent au niveau de leur évolution et des options de traitement. La possibilité d’identifier la maladie de Parkinson plus tôt grâce au DAT-Scan permet d’initier le bon traitement et de le faire plus rapidement, se réjouit le Dr Laforce, qui attendait ce test depuis des années.Pas pour la majorité des patientsCet examen présente toutefois un inconvénient majeur, il coûte des milliers de dollars. Il n’est donc réalisé que chez des individus pour lesquels il y a un doute diagnostique sérieux. Il ne sera pas nécessaire chez une minorité de patients parkinsoniens et ce ne sera pas une voie facile pour confirmer la présence de la maladie chez les autres.«Il faut être prudent, dit le Dr Laforce. Ça peut nous aider dans le diagnostic différentiel, mais il n’enlève pas nécessité de la démarche clinique. Il faut continuer à questionner le patient, à faire un examen neurologique complet, à éliminer les confondants car il y a d’autres choses qui peuvent donner des symptômes ressemblant au Parkinson».Si la problématique n’est pas claire, un DAT-Scan peut aider les médecins à préciser le diagnostic. Mais même après dépensé des milliers de dollars, il peut encore nous laisser sans réponse, prévient le Dr Laforce. «On continue à avancer, mais il n’y a pas de confirmation absolue avec le DAT-Scan», dit-il.Le neurologue insiste toutefois sur son importance. «Nous sommes toujours en faveur d’une technologie qui va nous aider à réduire le nombre de cas complexes, pour lesquels on ne sait pas trop. Tu peux toujours revoir le patient dans trois mois, six mois, un an, mais tu es capable d’aller chercher la réponse plus vite, c’est toujours d’avoir un outil qui va nous permettre d’aller plus rapidement au diagnostic. Il faut toutefois éviter de la présenter comme une innovation qui nous épargnera de faire toute la démarche clinique».Il s’agit aussi d’un test qui n’est pas destiné aux médecins de famille qui se questionnent si un de leur patient souffre de la maladie de Parkinson ou pas. C’est un examen pointu réservé aux neurologues à qui on réfère des cas complexes atypiques pour lesquels on est dans le doute.

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